Adaptons les médicaments aux sujets très âgés

19 juin 2009

L’Académie nationale de Pharmacie demande de « favoriser le développement de formes galéniques spécifiques aux patients très âgés ».

Les plus de 70 ans – qui représentent environ 10% de la population française – consomment en effet 33% du total des médicaments en France. Et pour 10% d’entre eux, la première cause d’hospitalisation est précisément liée à un effet médicamenteux indésirable…

« Près de 40% des ordonnances chez les plus de 70 ans sont fautives, car elles comportent au moins un risque d’interaction médicamenteuse, dont 1,7% engagent le pronostic vital », souligne l’Académie. « Les patients très âgés sont souvent polypathologiques, polymédiqués avec une fonction rénale altérée et des handicaps fonctionnels. Ils présentent donc un risque plus élevé face aux effets secondaires et aux interactions médicamenteuses ». En moyenne, les accidents médicamenteux sont deux fois plus fréquents chez les plus de 70 ans.

Autant de raisons qui ont poussé les académiciens à formuler plusieurs propositions. « Il est indispensable d’inclure les personnes âgées dans les études cliniques. Or les autorités de régulation du médicament n’exigent toujours pas ces cohortes gériatriques ». Autre problème, la galénique. « Les présentations pharmaceutiques correspondent souvent à de petits comprimés difficiles à extraire des blisters, alors que les personnes très âgées présentent classiquement des troubles de la vue, de la déglutition, de la mémoire, des mains moins habiles. ».

  • Source : Académie nationale de Pharmacie, 3 juin 2009 ; Le cancer du sujet âgé, Jean-François Morère, Muriel Rainfray, Springer éditeur, 2007

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