Alzheimer : les aidants abandonnés ?

03 janvier 2012

Environ 800 000 Français souffrent de la maladie d’Alzheimer. Plus de huit sur dix vivent à domicile. Depuis 25 ans, l’Association France Alzheimer aide les familles et leurs proches. «Eux aussi ont besoin d’être accompagnés » explique Judith Mollard, psychologue auprès de l’Association. «Pour l’entourage, la charge émotionnelle, morale, matérielle et physique est forte. Nous ne devons pas laisser les aidants de côté.

Selon le ministère de la Santé, «plus de la moitié des aidants familiaux sont en situation de détresse psychologique. Et ils sont trois fois plus exposés au risque de dépression que la population générale».

A la maladie s’associent souvent d’autres maux, tout aussi insidieux. Ils concernent les proches des patients : sentiment d’isolement, de honte et paradoxalement, de culpabilité. «‘Ai-je pris la bonne décision ?’ ou ‘Je n’aurais pas dû m’énerver’ sont des pensées récurrentes qui finissent par miner les proches, leur santé physique et psychologique» prévient Judith Mollard.

Des dispositifs pour soulager les familles

L’un de buts premiers de l’Association France Alzheimer et de ses antennes en régions, c’est de rompre la chaîne de ces dommages collatéraux. «Il est primordial de soulager, d’informer ou encore de conforter les aidants dans leur prise de décision» continue la psychologue. «Cela passe par des groupes de parole, des groupes de convivialité».

Par ces actions, l’Association permet aux aidants de se rencontrer, d’échanger sur leurs difficultés quotidiennes, sur les stratégies à mettre en œuvre… Ainsi une formation « aidants familiaux » gratuite, s’inscrivant dans le Plan Alzheimer 2008-2012, permet-elle aux proches d’être mieux informés, de connaître la maladie… et donc d’y être préparés. « L’absence d’information peut conduire à des cas de maltraitance mutuelle, fut-elle physique ou verbale. Cette formation revêt donc une importance primordiale ».

D’autres mesures visent à aider les proches. Ils doivent apprendre à « lâcher prise », à prendre du recul. C’est le cas notamment des « séjours vacances », dans le cadre desquels patients et aidants partent ensemble. Mais une fois sur place, ils sont pris en charge séparément. Ce qui favorise précisément cette prise de recul, et une récupération de l’aidant. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’Association France Alzheimer sur le www.francealzheimer.org.

  • Source : Interview de Judith Mollard, 30 novembre 2011

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