Arthrose : reconstruire du cartilage avec des… cellules souches !

16 décembre 2010

Elastique et résistant, le cartilage n’a finalement qu’un défaut : lorsqu’il se dégrade, c’est pour de bon. Ce tissu de soutien et de liaison ne se renouvelle pas, et ne cicatrise pas. A Marseille pourtant, une équipe travaille à reconstruire du cartilage chez des patients souffrant d’arthrose du genou, par injection de cellules souches. Explications du Dr Michel Assor, chirurgien.

« Nous ciblons l’arthrose du genou », nous explique-t-il. « Cette maladie très fréquente touche le plus souvent, de jeunes sportifs et des patients de plus de 65 ans. Jusqu’ici, aucune des techniques utilisées pour reconstituer du cartilage – microgreffes, autogreffe de cartilage… – n’a donné de résultats vraiment probants, à long terme ».

La technique des chirurgiens marseillais repose sur l’implantation au niveau de la zone lésée, « d’une solution » contenant des cellules souches. Celles-ci « sont particulièrement intéressantes dans la mesure où elles parviennent à reconnaître le milieu où elles sont plongées, puis à se ‘transformer’ en cellules de cet environnement », nous explique-t-il.

Un intervention sous arthroscopie

Est-il pour autant, vraiment possible de faire repousser du cartilage ? Les premières expérimentations animales, réalisées sur des rats et des chèvres, ont été « porteuses d’espoir ». Voilà pourquoi depuis quelques semaines, le Dr Assor évalue le procédé dans la « vraie vie ».

« Aussitôt après avoir prélevé les cellules souches au niveau de la moelle osseuse du malade, nous les activons en les associant à des protéines déminéralisées », poursuit-il. Ensuite, « l’ensemble est lié avec du collagène. La solution obtenue est injectée sous arthroscopie, au niveau du genou ».

Pour l’heure, 12 patients ont bénéficié de cette technique. « Ils ont entre 30 et 70 ans, présentent un genou stable et une arthrose de taille limitée à 6cm2 ». Tous seront suivis pendant un an. Des IRM de contrôle sont prévues à six et douze mois. Encore un peu de patience. Les premiers résultats sont attendus à la fin du printemps 2011.

  • Source : Interview du Dr Michel Assor, 9 décembre 2010

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