BPCO : les centres de réhabilitation redonnent du souffle aux malades !

26 novembre 2009

Dans un petit village de Seine-et-Marne à quelques dizaines de kilomètres de Paris, un bâtiment situé au milieu d’un océan de verdure. Bouteille d’oxygène à la main, des patients atteints de BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive), plaisantent avec des « blouses blanches ». Emus de se retrouver là, certains se prennent dans les bras les uns des autres… Tous ont un point commun : celui d’avoir suivi ensemble, une cure de réhabilitation respiratoire.

Vous êtes à Forcilles, l’un des (trop) rares centres de réhabilitation respiratoire d’Ile-de-France.

Au lendemain de la journée mondiale de la BPCO, la FFAAIR (Fédération française des Associations et Amicales des Malades insuffisants respiratoires) et le Centre de Forcilles ont joué « portes ouvertes » ensemble. Objectif : montrer la réalité de la réhabilitation respiratoire, et donner la parole aux malades comme aux soignants.

Une « session » de six semaines – l’hospitalisation se fait du lundi au vendredi – améliore durablement la qualité de vie du patient. Et surtout, son pronostic vital ! « Nous pouvons aujourd’hui stopper l’évolution de la maladie, c’est un pas énorme! », souligne le Dr Bertrand Herer, le pneumologue du Centre. « Si vous devez subir une greffe de poumon, il est même conseillé de suivre une cure de réhabilitation au préalable ». Une quarantaine d’anciens patients a fait le déplacement. L’un d’entre eux le dira, le stage « lui a redonné le goût de vivre ».

Six patients par session, six semaines, six types de soins.
La réhabilitation respiratoire repose sur « des soins personnalisés, coordonnés entre différents intervenants ». L’âge moyen est de 64 ans, les patients étant adressés par leur médecin référent ou un pneumologue. Ici, ils réapprennent à bouger : 45 minutes quotidiennes de vélo d’appartement, sous l’étroite surveillance d’un kiné. Les « apprentis cyclistes » sont souriants … et ne semblent même pas essoufflés.

Suivi nutritionnel, soutien social et psychologique – un malade sur cinq souffre de dépression -, le programme fait aussi une large place à l’éducation thérapeutique. Responsabilisé, le malade maintient plus facilement ses acquis une fois rentré chez lui. L’émulation joue un rôle essentiel dans l’observance, et une réelle connivence existe entre soignants et soignés. Lorsque la diététicienne prend la parole, c’est d’ailleurs sous un tonnerre d’applaudissements !

Ces cures de 6 semaines font partie de l’arsenal indispensable à la prise en charge de la BPCO. Pourtant, moins de 30 sites en France disposent aujourd’hui d’une unité de réhabilitation respiratoire. Et leur répartition géographique laisse totalement à désirer : 56% des établissements sont dans le sud-est de la France, contre 8% en Ile de France et…moins de 5% dans le quart nord-ouest ! Des études ont même démontré que faute de nouvelles ouvertures, il faudrait bientôt attendre… 23 ans pour bénéficier d’une cure !

La BPCO figure parmi les maladies respiratoires les plus fréquentes, en seconde place derrière l’asthme. Elle constitue d’ailleurs la 6ème cause de mortalité en France et d’après les estimations de l’OMS, elle sera la 3ème cause de mortalité dans le monde en 2020.

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