Burn-out : les urgentistes en première ligne

06 décembre 2010

En France, un médecin urgentiste sur deux est sujet au syndrome de burn-out. Cet état d’épuisement professionnel qui finit littéralement par consumer la victime, prend une importance croissante et certaines professions sont plus exposées que d’autres. Le phénomène est si présent dans le cas des réanimateurs, que pratiquement un sur six parmi ces derniers, envisage d’abandonner la médecine.

Ce constat préoccupant ressort de l’étude Santé Et Satisfaction des Médecins Au Travail (SESMAT) publiée au Royaume-Uni dans les colonnes de l’Emergency Medicine Journal. L’enquête a été réalisée en ligne, auprès de 3 000 professionnels de la santé en France, dont 538 urgentistes. Les réponses ont montré que la prévalence du burn-out est légèrement plus élevée chez ces derniers : 51,5% contre 40% pour l’ensemble des professionnels de santé.

Epuisement professionnel, dévalorisation personnelle, sentiment de frustration… Le burn-out traduit à la fois le degré d’usure professionnelle de l’individu, et le processus qui l’a conduit à cet état. Ainsi les urgentistes déplorent-ils tout à la fois « la mauvaise qualité des relations de travail en équipe, et leur difficulté à ménager un équilibre entre vie personnelle et professionnelle. » Leur très haut degré d’implication personnelle et émotionnelle, associé à cette carence de travail collectif, multiplieraient par 5 le risque de burn-out.

Circonstance aggravante, ces professionnels qui pratiquent dans des conditions de stress permanent peineraient à concilier leur activité avec une hygiène de vie minimale. Les auteurs soulignent ainsi qu’ils auraient tendance à fumer davantage, et à manger de manière moins équilibrée.

  • Source : Emergency Medicine Journal, 1er décembre 2010

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