Cancer de la prostate : le dépistage réduit la mortalité de 20% !

18 mars 2009

La plus vase étude portant sur l’intérêt du dépistage du cancer prostatique se solde par un verdict sans appel. Les résultats publiés ce jour dans le New England Journal of Medicine ne souffrent en effet aucune contestation, et plaident en faveur du dépistage.

Plus de 160 000 Européens de sept pays, âgés de 55 à 69 ans, ont participé à ce travail d’envergure lancé en 1990. Les participants ont été séparés en deux groupes. Le premier a bénéficié tous les 4 ans d’un test de dépistage basé sur le dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA). Le second n’a fait l’objet d’aucun dépistage.

« Cette étude montre qu’il existe une différence de mortalité spécifique de 20% entre le bras systématiquement dépisté et l’autre », annonce avec enthousiasme le Pr Pascal Rischmann, Président de l’Association française d’Urologie (AFU), qui a participé au volet français de l’étude. « C’est très important, car cela fait des années que nous nous demandons si un dépistage bien organisé du cancer de la prostate serait susceptible de réduire la mortalité .» La réponse aujourd’hui, est on ne peut plus claire !

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent, et la deuxième cause de mortalité par cancers chez l’homme. Mais c’est aussi la première après 50 ans. Un homme sur huit sera un jour, atteint d’un cancer de la prostate. Une maladie qui frappe 50 000 Français chaque année, et en tue près de 10 000.

A partir de 2010, le vieillissement de la population et le nombre croissant des plus de 65 ans mèneront à des chiffres encore plus impressionnants. Pourtant, une prise en charge précoce permettrait de guérir 95 % de ces cancers ! D’où l’importance de ces nouvelles données, qui devraient conforter les partisans d’un dépistage organisé, même si les auteurs soulignent la nécessité de prendre en compte les risques de sur-diagnostic liés à ce mode de dépistage, ainsi que les considérations qui ont trait au rapport coût-bénéfice d’un dépistage systématique.

  • Source : New England Journal of Medicine, DOI10.1056, 18 mars 2009 ; Interview du Pr Pascal Rischmann, Président de l’AFU, 18 mars 2009

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