Cancer du poumon : une thérapie ciblée à l’étude

07 juin 2010

Un nouveau traitement expérimental, le crizotinib, a fait preuve d’une efficacité jugée « spectaculaire » chez des patients présentant un cancer du poumon avancé avec un profil génétique particulier. Selon les résultats d’une étude coréenne présentée ce samedi au Congrès de l’American Society of Clinical Oncology à Chicago, 57% des patients ont répondu positivement au traitement. Autrement dit, les auteurs ont constaté une régression tumorale significative.

« C’est un taux de réponse exceptionnel », a précisé le Pr Jean-François Morere, cancérologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny, en France. « Surtout dans le cancer du poumon ». Le traitement en question cible une enzyme – l’anaplastic lymphoma kinase » ou (ALK) – indispensable au développement des cellules cancéreuses. Le travail présenté à Chicago portait sur 82 patients, qui tous avaient la particularité de présenter une variation génétique spécifique de l’enzyme ALK. Une particularité rare : seuls 5% des malades souffrant d’un cancer du poumon dit « non à petites cellules » qui eux-mêmes représentent 75% à 80% des cancers du poumon, en sont porteurs.

Selon le Dr Yung-Jue Bang de l’Université de Séoul (Corée du Sud), « plus de la moitié des patients ont vu leur tumeur régresser de manière importante après huit semaines de traitement. Et pour certains, la réponse a été durable, au moins 15 mois ». Rappelons que la médiane de survie dans le cancer du poumon est aujourd’hui de 12,5 mois. « C’est dire si ce résultat présente un véritable intérêt », explique le Pr Morere.

Au total, 1 200 patients pourraient être potentiellement concernés en France. Pour la plupart d’entre eux il s’agirait de malades jeunes et non-fumeurs. Une étude de phase III est d’ores et déjà lancée. A suivre…

  • Source : de notre envoyé spécial à Chicago, American Society of Clinical Oncology (ASCO), 4-8 juin 2010

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