Cellules ‘réservoirs’ : pourra-t-on un jour guérir du VIH/SIDA?

10 août 2010

Si l’espoir de mettre au point un vaccin contre le virus du VIH/SIDA s’étiole, une nouvelle piste voit le jour depuis deux ou trois ans. Celle de la guérison. Un rêve ?

Plus aujourd’hui alors que de nombreux chercheurs réunis lors de la XVIIIe conférence internationale de l’IAS à Vienne ont présenté de réelles avancées en la matière. Elles concernent essentiellement la stratégie de destruction des cellules réservoirsdu virus.

Si les recherches menées sur les cellules réservoirs du VIH/SIDA aboutissent, les séropositifs ne le seront plus. Ils pourront interrompre leur traitement de trithérapie sans risquer la résurgence du virus. C’est en effet ce qui pourrait se produire si les scientifiques mettaient au point un traitement d’ « éradication » du virus. Une découverte publiée dans le Nature Medicine permet d’y croire : celle du Dr Rafick-Pierre Sékaly, directeur du Vaccine and Gene therapy Institute en Floride. Il a identifié ces fameuses cellules réservoirs, refuge du virus lorsque le patient est sous traitement antirétroviral. « Il s’agit de cellules-mémoires situées dans le sang, les ganglions ou la rate par exemple », indique le chercheur. Caché dans l’ADN de ces cellules, le virus résiste au traitement antirétroviral et empêche une guérison totale du malade.

Une sorte de chimiothérapie

« Nous nous apprêtons à lancer un essai clinique sur le singe », explique le Dr Sékaly. Objectif : mettre au point une stratégie de destruction des cellules infectées, « une sorte de chimiothérapie ». Pour cela, il faudra encore plus précisément identifier et localiser toutes les cellules-mémoires concernées et établir la meilleure méthode pour les détruire. A quand le traitement pour tous les séropositifs ? « Les premiers malades traités seront sans doute ceux qui auront les réservoirs les plus grands, afin d’observer une bonne diminution du virus », souligne le Dr Sékaly. Ces avancées impressionnantes de la recherche permettent déjà d’espérer que chaque malade bénéficiera un jour d’un traitement en vue d’une guérison totale. « D’ici à dix ans… », précise le professeur.

  • Source : de notre envoyée speciale à la XVIIIe conférence internationale de l’IAS à Vienne; IAS, ANRS, 22 juillet 2010 ; interview du Dr Rafick-Pierre Sékaly de l'Université de Montréal, 30 juillet 2010.

Aller à la barre d’outils