Chauve à 20 ans: risque accru de cancer de la prostate?

16 février 2011

Le fait de souffrir de calvitie précoce doublerait le risque de développer un cancer de la prostate. C’est ce que paraît démontrer une étude française, menée en 2010, auprès de 669 hommes de 46 ans et plus et rendue publique ce mercredi.

« Quand avez-vous commencé à perdre vos cheveux ? » L’équipe du Pr Philippe Giraud, de l’Institut Cochin – Université Paris Descartes à Paris, a posé cette question à 388 patients traités pour cancer de la prostate et aussi, à 281 hommes en bonne santé – mais également chauves ou dégarnis – appartenant à la même tranche d’âge. Ces derniers ont constitué le groupe contrôle de cette étude.

Résultat : les hommes qui souffraient d’un cancer de la prostate avaient été deux fois plus nombreux à subir une calvitie précoce, dès l’âge de 20 ans. En d’autres termes, le fait d’être un jeune chauve doublerait le risque de présenter ce type de cancer plus tard dans la vie. « En général, lorsque l’on commence à perdre ses cheveux si jeune, c’est que l’on est génétiquement programmé. Il s’agit la plupart du temps d’une alopécie androgénétique », nous a expliqué le Pr Giraud.

« A ce stade, nous n’avons aucune preuve solide qu’un diagnostic systématique de la population générale permettrait de détecter plus tôt un cancer de la prostate. Nous avons besoin de déterminer les critères définissant les hommes à risque. Et le début d’une calvitie à 20 ans semble être un facteur facilement repérable », poursuit-il. « Un dépistage ciblé serait donc intéressant, en termes de santé publique ».

Une fois identifiés, « les hommes pourraient être soumis plus précocement à un test de dépistage du cancer de la prostate, et éventuellement traités grâce à des médicaments comme le finasteride », ajoute-t-il. Ce dernier est en effet utilisé à faible dose, pour lutter contre l’alopécie androgénétique, et à plus fortes doses dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) qui survient généralement après la soixantaine.

  • Source : European Society for Medical Oncology, 15 février 2011; interview du Dr Philippe Giraud, Institut Cochin, Paris, 16 février 2011

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