Cocaïne : attention, mort subite

15 janvier 2010

D’après une enquête menée à l’Institut médico-légal de Séville de 2003 à 2006, la consommation de cocaïne serait à l’origine de plus de 3% des cas de mort subite en Espagne.

C’est la première fois qu’un travail de cette ampleur, réalisé par autopsies, est ainsi mené. Les décès associés à la consommation de cocaïne, survenus pour la plupart par arrêt cardiaque, concerneraient exclusivement des hommes de 21 à 45 ans.

« Peu importe la quantité de drogue absorbée. Dès lors qu’il y a consommation, le danger existe. Car la tolérance de chacun est variable », ajoute le Pr Joaquin Lucena, responsable du service de médecine légale de l’Institut.

Facteur aggravant, 76% des hommes autopsiés présentaient, outre la cocaïne, des traces d’alcool dans le sang. Une association appréciée des consommateurs, car « l’éthanol présent dans l’alcool renforce les effets de la cocaïne et atténue la violence de la ‘descente’ qui s’ensuit ». Des traces de tabac ont été retrouvées dans plus de 80% des cas. Ces combinaisons fatales augmentent les risques de mort subite.

L’Espagne est aujourd’hui l’un des pays européens les plus touchés par la consommation de cocaïne. Selon les estimations, 7% des Espagnols en ont déjà consommé. Des chiffres également alarmants au Royaume-Uni (7,7%), en Italie (6,6%) et en Irlande (5,3%) conduisent le Pr Lucena à extrapoler ces résultats à l’ensemble de l’Europe. En France, la consommation de cocaïne concerne aujourd’hui 2,6% de la population adulte, un chiffre certes en hausse mais en-deçà de la moyenne européenne (3,7%).

  • Source : European Heart Journal, 13 janvier 2010

Aller à la barre d’outils