Conduite de nuit : une lumière bleue pour rester éveillé

09 novembre 2012

La somnolence au volant est responsable d’un tiers des accidents mortels sur autoroutes. Si les pauses régulières restent la meilleure des préventions, la réalité montre que ce comportement n’est pas toujours respecté. Pour lutter contre cette perte de vigilance, des chercheurs français ont testé l’impact de la diffusion d’une lumière bleue à l’intérieur de l’habitacle. Résultat, ce procédé serait aussi efficace que le café pour rester éveillé.

Les yeux qui piquent, les paupières qui s’alourdissent, des bâillements répétés. Ce sont les signes que la fatigue prend le dessus. Au volant, la somnolence diminue la vigilance, les réflexes et la perception visuelle. Le risque d’accident est alors bien réel.

Pour les chercheurs du laboratoire « Sommeil, attention et neuropsychiatrie » (CNRS /Université Bordeaux Segalen), « en dehors de la sieste – souvent compliquée à adopter -, la meilleure mesure préventive actuelle reste le café. Cependant, cette solution peut survenir trop tardivement. Il est donc crucial de développer un système anti-somnolence embarqué, efficace en continu ».

Tout miser sur le bleu

Les scientifiques sont partis du principe qu’une stimulation des cellules ganglionnaires de la rétine (CGR) permettrait d’augmenter la vigilance. « Ces dernières sont en effet en connexion avec des aires cérébrales contrôlant l’éveil » commentent-ils. Ils ont donc fait installer une lampe à LED spéciale fixée sur le tableau de bord d’un véhicule, et émettant une lumière bleue en continu. Puis ils ont demandé à 48 hommes (âgés en moyenne de 33 ans) de conduire 400 km, pendant 3 nuits espacées d’au moins une semaine. Les participants avaient droit à une pause de 15 minutes à mi-parcours.

Pour vérifier cette théorie, trois groupes ont été formés :

– Certains étaient exposés à la lumière bleue ;
– D’autres avaient droit à deux tasses de café (une avant le départ et une autre à la pause) ;
– Les derniers enfin devaient se contenter de deux cafés décaféinés.

Ne pas franchir la ligne blanche

Les chercheurs du CNRS se sont attachés à recenser le nombre de franchissements inappropriés de la ligne de dépassement et de la bande d’arrêt d’urgence. Ce nombre a été de 15 pour le groupe Lumière bleue, 13 avec le café et 26 pour le groupe Déca. « L’exposition continue à la lumière bleue pendant la conduite s’avère donc aussi efficace que le café pour lutter contre la somnolence au volant ». A condition bien sur que le conducteur ne soit pas gêné par cette lumière. En effet « 8 volontaires sur 48 (17%) ont été éblouis par la lumière bleue et n’ont pas pu effectuer le test » concluent les auteurs.

Rappelons cependant que le café n’est pas un remède miracle contre la somnolence au volant. Si vous percevez les premiers signes de fatigue (douleurs au niveau du dos et de la nuque, engourdissement des jambes…), un seul reflexe, arrêtez-vous ! La règle générale d’ailleurs, c’est de veiller à faire des pauses toutes les deux heures.

  • Source : CNRS, 8 novembre 2012

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