Contraception orale : la drospirénone inquiète les autorités canadiennes

08 juin 2011

Le ministère canadien de la Santé (Santé Canada) procède actuellement à une nouvelle évaluation du risque de thromboembolie veineuse en rapport avec les contraceptifs oraux contenant de la drospirénone (Yaz® et Jasmine®, en France). Cette évaluation fait suite à deux études publiées récemment dans le British Medical Journal, qui ont mis en évidence un risque accru d’accidents thromboemboliques.

D’après ces deux travaux, le risque de voir se former des caillots sanguins (ou thrombus) en association avec l’utilisation de contraceptif contenant cette substance pourrait être deux à trois fois plus élevé qu’avec des contraceptifs au lévonorgestrel, par exemple. Santé Canada fait donc savoir que ses experts évaluent l’ensemble des études disponibles. « Une fois l’examen complété, le ministère prendra les mesures appropriées au besoin ».

Par ailleurs, les autorités canadiennes rappellent que les contraceptifs oraux en général sont contre-indiqués chez les patientes présentant un risque accru de thrombose. Soit en raison de leurs antécédents, soit en relation avec leur style de vie. Les fumeuses de plus de 35 ans sont clairement identifiées comme telles. Chez ces dernières en effet, « les contraceptifs oraux sont contre-indiqués (à proscrire)» indique Santé Canada. Enflure persistante des jambes, douleur au niveau thoracique, manque de souffle soudain sont autant de symptômes évocateurs d’une thromboembolie. « Les patientes qui ressentent un de ces symptômes doivent immédiatement consulter un médecin et mentionner les médicaments qu’elles prennent ». De manière générale, « les femmes qui ont des questions ou des préoccupations concernant leur contraceptif oral doivent consulter un professionnel de santé », recommande Santé Canada.

Des conseils valables aussi en France, bien entendu. De son côté, l’Agence européenne du Médicament (EMA), a mené une évaluation de l’ensemble des données disponibles, incluant les deux dernières études. « L’évaluation n’a pas modifié la conclusion selon laquelle, le risque de thromboembolie veineuse avec n’importe quel contraceptif oral combiné ( ycompris avec de la drospirénone) est très faible », explique l’EMA. Cette dernière estime ainsi « qu’il n y a aucune raison que les femmes arrêtent de prendre les contraceptifs oraux combinés contenant de la drospirénone ou tout autre contraceptif oral combiné ».

Pour aller plus loin :

Lire l’étude publiée le 21 avril dernier dans le British Medical Journal.

Lire la deuxième étude publiée le 21 avril dernier dans le British Medical Journal.

Lire le rapport d’évaluation de l’EMA, en anglais seulement.

  • Source : BMJ 2011; 342:d2139, BMJ 2011; 342:d2151, 21 avril 2011 - EMA, 26 mai 2011 - Santé Canada, 7 juin 2011

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