Contre la coqueluche des nouveau-nés, vaccinons les adultes !

17 mars 2004

Chaque année en France, entre 5 et 10 nouveau-nés – jusqu’à 3 mois – décèdent de coqueluche. Pour que cela cesse, nous devons revacciner les parents, grands-parents, adolescents et personnels de crèche. Ceux qui peuvent être à l’origine de contaminations.

Durant la grossesse, le foetus ne s’immunise pas contre la coqueluche: les anticorps de sa mère sont incapables de passer la barrière placentaire. Ainsi, à sa naissance et jusqu’à l’obtention d’une couverture vaccinale efficace, le nouveau-né risquera d’attraper la maladie: la vaccination ne débutera qu’à son 3ème mois, et l’on peut dire en fait, qu’elle ne sera véritablement efficace qu’à partir du rappel des 18 mois!

Il existe donc un laps de temps qui est vraiment celui de tous les dangers… Particulièrement affectueux avec leur petit ange, parents et grands-parents peuvent le contaminer en toute innocence. Leur pharynx constitue en effet un véritable réservoir de bordetellas pertussis, la bactérie responsable de la coqueluche. De même pour les frères et soeurs adolescents, lorsqu’ils sont incomplètement vaccinés. Comment est-ce possible ? En fait, le schéma de vaccination contre la coqueluche est actuellement d’une injection à 2, 3, et 4 mois, suivies d’un premier rappel à 18 mois. Un autre rappel est prévu entre 11 et 13 ans… mais seulement 50% des pré-adolescents le reçoivent.

Quand on sait que la durée de protection vaccinale n’excède pas 10 ans – au mieux… – on conçoit bien que les adultes soient porteurs de la maladie !

De plus, comme vient de l’expliquer au Médec le Dr Serge Gilberg, (CHU Necker Enfants Malades de Paris), seulement 32% des coqueluches de l’adulte sont diagnostiquées! Vous êtes surpris ? Il y a de quoi mais en fait, combien de fois une toux qui traîne, chez un adulte, fait-elle envisager une coqueluche ? On entend plus souvent le médecin dire que ” c’est viral ” ou que ” c’est une trachéite “, plutôt que ” recherchons une coqueluche “…

Et voilà comment, entre un niveau de vaccination insuffisant et un diagnostic presque jamais fait de coqueluche chez l’adulte contaminateur, il continue d’y avoir chaque année des morts que l’on peut considérer comme illégitimes… Et voilà pourquoi en conséquence, la vaccination des adolescents, des parents, des personnels de santé et des adultes à risque est désormais préconisée.

  • Source : Médec 2004, Paris, 16-19 mars 2004

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