De l’iode 131 dans le lait ?

31 mars 2011

De l’iode 131 a été détecté dans des échantillons de lait français et américains, rapportent simultanément l’Institut français de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN) et l’Environmental Protection Agency américaine. Les résultats d’analyses confirment que cet isotope radioactif provient des rejets de la centrale nucléaire de Fukushima. Les doses retrouvées sont toutefois très faibles et non-toxiques.

L’analyse d’échantillons de lait effectuée le 25 mars en Loire-Atlantique par l’IRSN, fait état d’un taux inférieur à 0,11 Becquerels par litre (Bq/l). Des prélèvements opérés à la même date à Spokane, dans l’Etat de Washington, situé sur la côte ouest des Etats-Unis – montrent un taux de 0,029 Bq/l.

Ces résultats sont supérieurs à la normale, puisqu’en temps ordinaire aucune trace d’iode 131 ne doit être décelable dans le lait. Ils demeurent toutefois « 5 000 fois inférieurs au taux d’intervention déterminé par la Food and Drug Administration (FDA) », indiquent nos confrères du New York Times. Ce seuil à ce jour, est établi à 170 Bq/l.

Par ailleurs, précisons que ces doses d’iode 131 restent bien en-deçà des valeurs observées en mai 1986 en France, un mois après l’accident de Tchernobyl. « On avait détecté 100 Bq/l dans le lait à cette période », indique Philippe Renaud, chef du Laboratoire d’études radio-écologiques en milieux continental et marin à l’IRSN. Il rappelle également que « le lait est un des aliments les plus sensibles à la contamination radioactive, après les légumes à feuilles. Il est contaminé par le biais de l’herbe chargée d’isotopes radioactifs et consommée par les vaches ».

L’iode 131 a une demie-vie de 8 jours. En d’autres termes, il perd la moitié de sa nocivité en une semaine. Cet isotope radioactif est particulièrement toxique lorsqu’il est absorbé par la thyroïde. En cas d’exposition massive, les autorités sanitaires peuvent demander à la population visée d’absorber un comprimé d’iodure de potassium. Celui-ci sature alors la thyroïde, réduisant ainsi le risque de cancer. En revanche, il est tout à fait déconseillé – et potentiellement dangereux – d’absorber ce médicament sans y avoir été invité par les autorités.

  • Source : Source: Interview de Philippe Renaud, chef du Laboratoire d’études radio-écologiques en milieux continental et marin à l’IRSN, 29 mars 2011 ; IRSN, 29 et 30 mars 2011 ; New York Times, 31 mars 2011

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