Des cellules souches pour consolider une fracture

17 janvier 2013

Après un traumatisme, le risque de retard de consolidation du tibia, du fémur ou de l’humérus est très élevé. Il rend souvent nécessaire une greffe osseuse autologue. © P. Layrolle, Inserm

La moitié des fractures ne cicatrisent pas seules, même avec le temps,  et nécessitent une reconstruction osseuse chirurgicale. A l’échelle de l’Europe, pas moins d’un million de patients chaque année, justifient ce type de traitement. Il n’est donc pas surprenant que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ait donné son  accord au lancement d’un essai clinique inédit en chirurgie orthopédique.  Il doit permettre d’évaluer l’efficacité des « cellules souches adultes, combinées à un biomatériau » pour réparer les os. Explications.

Financé par la Commission européenne, le projet (REBORNE pour Régénération des défauts osseux utilisant de nouvelles approches d’ingénierie biomédicale) est coordonné par l’INSERM. « Son originalité réside dans le fait d’utiliser des cellules souches mésenchymateuses (CSM), présentes dans la moelle osseuse du patient. Amplifiées en culture, elles sont associées à un substitut osseux synthétique. Le tout est ensuite greffé au niveau de la fracture pour intervenir dans la cicatrisation » explique l’INSERM.

Ce substitut osseux est utilisé en quelque sorte, comme un  échafaudage. Il permet la prolifération des cellules souches. « Ces dernières se divisent ensuite en cellules osseuses et régénèrent le tissu osseux au niveau de la fracture » précise l’INSERM. Commencés il y a 3 ans, les tests précliniques se sont avérés prometteurs.

«L’objectif de l’essai est de démontrer que l’utilisation des biomatériaux et des cellules souches est sans danger, et au moins équivalente aux traitements standards, sans leurs inconvénients » insiste Pierre Layrolle, directeur de recherche INSERM et coordinateur du projet REBORNE. « Cette chirurgie est moins invasive et préserve le stock osseux du patient ».

L’ANSM a donné son accord le 3 janvier 2013, pour que l’essai débute dès à présent en France. Sept patients sont suivis au CHU de Créteil et au CHRU de Tours. Au terme du projet à la fin 2014, un total de 30 patients auront été recrutés dans l’Hexagone mais aussi en Allemagne, en Espagne et en Italie.

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot et Marc Gombeaud

  • Source : INSERM, 9 janvier 2013

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