Eviter et traiter l’incontinence urinaire

16 octobre 2009

L’incontinence urinaire touche de nombreuses femmes. Mal acceptée, trop peu dépistée, elle est pourtant accessible au traitement. Et elle peut être prévenue. Explications…

Prévenir. Avant tout, il est possible d’influer sur certains facteurs de risque. S’il est hors de question d’éviter une grossesse ou de privilégier la césarienne lors d’un accouchement, des précautions peuvent être prises par ailleurs. « La constipation chronique engendre des efforts de poussées récurrents sur le périnée, ce qui le dégrade » explique le Dr Jean-Jacques Labat, médecin de rééducation en service d’urologie au CHU de Nantes. Privilégiez donc une alimentation plus riche en fibres. Les sports intenses, particulièrement quand ils renforcent les abdos, sont dangereux pour le périnée. Si vous les pratiquez, renforcez ce dernier en même temps.

Musculation périnéale. Pour savoir si votre périnée est musclé, vous pouvez faire le test dit du « stop-pipi » : essayez de couper le jet d’urine lors d’une miction (ce n’est qu’un test, pas un exercice à répéter !). Si vous n’y parvenez pas, quelques exercices vous seront sans doute bénéfiques. Pas toujours facile cependant d’éviter les mouvements parasites, comme pousser sur votre ventre ou contracter vos cuisses ! « Pour prendre conscience de votre périnée, mettez simplement un doigt dans votre vagin et essayez de le serrer », explique Jean-Jacques Labat. Contractez deux secondes, et relâchez quatre. Faites une série de 10 chaque jour. Cela vous permettra de mieux contrôler votre périnée. Bien sûr, la rééducation postpartum existe aussi pour cela, mais vous pouvez pratiquer cet exercice à toute période de votre vie.

Traitement médical. Si vous êtes gênée par des fuites d’urine et que ces exercices ne vous aident pas, parlez-en à votre médecin traitant. En première intention, il prescrira sans doute une rééducation périnéale avec un spécialiste (sage-femme, kinésithérapeute, médecin de rééducation). Des médicaments qui diminuent les contractions de la vessie et donc le besoin d’uriner pourront aussi vous aider.

Chirurgie. Si ces traitements ne fonctionnent pas, la chirurgie sera envisagée. Pratiquée en une demi-heure, lors d’un court séjour à l’hôpital, elle engendre parfois des complications : difficulté à uriner, impériosité de la miction, récidive… Elle a cependant fait ses preuves depuis une dizaine d’années, et affiche 90% de réussite.

  • Source : Interview Dr Jean-Jacques Labat, 13 octobre 2009.

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