Fukushima : les poissons toujours contaminés

04 novembre 2011

La contamination radioactive de l’environnement due à l’accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, n’est pas terminée. Loin s’en faut. Sept mois après la catastrophe, le milieu marin notamment et tous les êtres vivant dans cet environnement, présentent encore aujourd’hui des taux élevés d’éléments radioactifs.

Le pic de contamination radioactive du milieu marin autour de la centrale, s’est produit entre le 11 mars et le 8 avril derniers. Les déversements directs d’eaux contaminées en effet, n’ont pu être interrompus qu’à cette date. Résultat, début avril « les concentrations d’eau de mer ont atteint (…) jusqu’à des dizaines de milliers de becquerels par litre (Bq/l) pour les césiums 134 et 137, et même dépassé 100 000 Bq/l pour l’iode 131 », indique l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN).

Avec le recul, les spécialistes ont même pu calculer que la quantité totale de <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/CS137SAN(1).pdf” target=”_blank”>césium 137 rejetée dans l’océan entre la date de l’accident et la mi-juillet, représentait « le plus important apport ponctuel de radionucléides artificiels pour le milieu marin (qui ait) jamais (été) observé ». Une façon élégante de qualifier la catastrophe d’historiquement dramatique.

Surveillance maintenue

Avec le temps, la plupart de ces niveaux ont baissé. Et depuis la mi-juillet, « les concentrations de césium 134 et 137 sont passées en dessous des limites de détection », note l’IRSN. Toutefois, malgré cette baisse naturelle et la présence d’un des courants marins les plus importants du monde, ce qui a favorisé une dispersion plus rapide des effluents, « une pollution significative de l’eau de mer sur le littoral proche de la centrale pourrait persister dans le temps ».

Si un déversement direct d’eaux contaminées n’est plus d’actualité, des substances radioactives contenues dans les sols sont transportées vers la mer par le ruissellement des eaux de surface. Des résultats montrent d’ailleurs « la persistance d’une contamination des espèces marines, en particulier les poissons, pêchés sur ces côtes », précise l’IRSN. Les espèces les plus concernées sont les poissons situés au sommet de la chaîne alimentaire, comme le thon, très sensible à la pollution au césium. L’IRSN continue donc de surveiller les espèces marines prélevées dans les eaux côtières de Fukushima.

  • Source : IRSN, 27 octobre 2011

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