Hépatite B, sclérose en plaques, le dialogue de sourds…

18 novembre 2004

Mardi 9 novembre s’est tenue à Paris un état des lieux sur les liens éventuels entre la vaccination contre l’hépatite B et la survenue d’une sclérose en plaques (SEP). Experts et spécialistes sont formels : le vaccin n’est pas dangereux.

La rencontre était organisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

Tout au long de la journée des épidémiologistes, immunologistes, virologues, pharmacologues et autres spécialistes se sont succédés devant une assemblée constituée du plus large public. Etudes et chiffres à l’appui, ils ont démontré l’absence de liens ” scientifiquement établis ” entre la vaccination contre le virus de l’hépatite B (VHB) et la sclérose en plaque.

A ce jour, il n’existe pas d’arguments solides en faveur d’un lien entre le vaccin et cette maladie auto-immune ” précise Jean-François Bach, immunologiste au CHU Necker de Paris. Et quant à la bruyante étude épidémiologique d’Hernan présentée jusque-là comme la seule à avoir retrouvé une association statistiquement significative entre la vaccination et la survenue de SEP, l’épidémiologiste Annick Alperovitch met les points sur les i. ” C’est une bonne étude, sérieuse, mais elle ne fait pas toute seule la lumière sur le sujet “.

Pas de relation donc. En tout cas le débat ne semble guère intéresser les autres pays. Encore une exception française ? Probablement. C’est d’ailleurs l’avis de Giuseppe Traversa de l’Instituto Superiore di Sanità de Rome, pour qui ” la vaccination en France est victime de son propre succès. On ne parle plus des maladies qu’elle évite mais seulement de ses indémontrables effets secondaires “…

Boycottée par l’association REVAHB, la réunion a tenté de jeter un pont entre deux univers, celui des spécialistes et celui des malades. Une tentation louable, mais qui s’est conclue en demi-teinte tant les professionnels ont monopolisé la parole.

  • Source : Académie nationale de médecine, Académie d'agriculture de France

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