Internet : le médicament n’est pas un consommable comme les autres…

« La France n’a pas besoin de vendre des médicaments sur Internet ». Gilles Bonnefond, secrétaire général de l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’officine, réagit avec vigueur à une éventuelle légalisation de la vente de médicaments sur le Net.

Selon nos confrères des Echos en effet, le ministère de la Santé envisagerait de « sécuriser les achats de médicaments des Français sur Internet. La réflexion du ministère ne concerne que les médicaments non remboursables, vendus sans prescription médicale ».

Au Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens comme au ministère avenue de Ségur, le silence radio est de rigueur… En revanche Gilles Bonnefond ne manque pas de monter au front. « Le maillage territorial des officines suffit aujourd’hui pour accéder dans de très bonnes conditions au médicament. Impossible aujourd’hui sur Internet, de faire respecter une réglementation. C’est donc le lieu de tous les trafics, notamment de médicaments contrefaits. Internet n’est pas adapté à une démarche de soins mais à une démarche commerciale ».

Pour autant, la vente de médicaments sur la toile est autorisée dans de nombreux pays européens : Allemagne, Belgique, Pays-Bas… Et en réalité selon Gilles Bonnefond, « la Commission européenne souhaite harmoniser la législation. Elle pousse donc à la vente sur internet considérant que le médicament est un bien de consommation » comme les autres. Ce professionnel de terrain espère aujourd’hui que la ministre, pharmacien de profession, demande à la Commission « de revoir sa copie en précisant qu’il y a davantage de risques à acheter ses médicaments sur Internet, que de bénéfices ».

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  Source : Interview Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, 8 avril 2010