L’OMS en campagne contre les violences conjugales

08 septembre 2010

Coups de poings, gifles, humiliations et harcèlement moral, sévices sexuels, dénigrement, menaces, destruction de biens… Les femmes paient un lourd tribut aux violences conjugales. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré un <a href="https://destinationsante.com/IMG/pdf/9789241564007_eng(1).pdf” target=”_blank”>manuel de recommandations destiné aux acteurs politiques et sociaux.

Ce document sera présenté lors de la 10ème Conférence mondiale sur la prévention des violences et la promotion de la sécurité, organisée à Londres du 21 au 24 septembre. Objectif : donner aux collectivités les moyens d’élaborer une stratégie de prévention efficace contre ces violences.

Les violences conjugales sont un fléau. En France en 2008 d’après les chiffres officiels, 156 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou de leur ex. Des chiffres sans doute incomplets. En Espagne, elles étaient 70 la même année, malgré les mesures prises par ce pays pourtant exemplaire dans la lutte contre ces violences. Il s’était notamment doté en 2004, d’une loi pionnière prévoyant la prise en charge juridique, sanitaire, financière, sociale et psychologique des femmes battues.

En cas d’urgence, faites le 17

Sortir du cercle vicieux de la violence conjugale, c’est souvent difficile. A celles qui en sont victimes, la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF) propose quelques pistes. D’abord « briser le silence », en s’adressant au 3919. Depuis 2007, en France, les femmes victimes de violences conjugales peuvent composer ce numéro d’écoute anonyme et gratuit. Il informe les victimes sur les démarches à suivre et le rôle des intervenants sociaux. Ce service d’écoute n’est malheureusement disponible que du lundi au samedi, de 8h à 22h et les jours fériés de 10h à 20h. Pour les cas d’urgence, il faut donc appeler la police ou la gendarmerie, en composant le 17.

Autre conseil de la FNSF : « préparer son départ ». Car lorsque son conjoint commence à lui porter des coups, la vie de la victime est en danger. « Certains documents peuvent être déposés en lieu sûr, chez un avocat ou auprès d’une association spécialisée » souligne la Fédération Solidarité Femmes. De plus, « il est important de faire constater par un médecin les marques des violences, et de produire un certificat médical ».

Le spot de la nouvelle campagne de lutte contre les violences faites aux femmes en France est diffusé sur toutes les chaînes de télévision à partir de vendredi 10 septembre. Elle met l’accent sur les conséquences de ces violences sur les enfants.

Tous les pays sont concernés

Après cette version originale en anglais, deux traductions de ce manuel de recommandations sur les violences conjugales seront proposées. La première en espagnol et la seconde en arabe. Cette dernière sera d’ailleurs mise en ligne par Destination Santé dès qu’elle sera disponible.

Ces crimes font de très nombreuses victimes, partout dans le monde. Bien des pays parmi les 53 que regroupe l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), regretteront donc qu’une fois encore l’OMS néglige le lancement d’une version française. Ses responsables invoquent pour cela le besoin de “trouver des financements“. Excuse surprenante, s’agissant de l’une des six langues officielles des Nations-unies… dont l’ONU demande l’utilisation à parité.

  • Source : OMS, août 2010 ; ministère du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, 9 mars 2010.

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