L’adhésion au régime alimentaire, un gage de succès

19 juin 2012

Selon le Dr Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille, « l’un des moyens de réussir son régime alimentaire, c’est de ne pas tomber dans le tout restrictif. » Il prend l’exemple du goût sucré et des édulcorants. « De nombreuses études ont montré qu’il était difficile de suivre un régime alimentaire restrictif en cas de diabète ou d’obésité. Parmi les facteurs de succès essentiels, il y a l’adhésion ». C’est pourquoi selon lui, « les édulcorants peuvent être utiles, en aidant les gens à mieux adhérer à leur programme alimentaire. »

Dans le cadre d’un symposium organisé au congrès européen sur l’obésité (Lyon 9-12 mai) plusieurs études ont été présentées démontrant l’intérêt des édulcorants dans la réussite d’un régime alimentaire. « Ils n’augmentent pas l’appétence pour les produits sucrés et améliorent les choix alimentaires.» Pour Jean-Michel Lecerf, la mise en place et le suivi d’un régime ne doit pas mener à des troubles du comportement alimentaire. « Tous les régimes fonctionnant selon le principe de la privation induisent une frustration. Or cette dernière peut sur la durée mener à des troubles du comportement alimentaire. L’important, c’est d’accompagner les patients pour leur permettre de changer leurs habitudes alimentaires ».

Or selon lui, il y a une dimension essentielle à prendre en compte : « notre appétence naturelle pour les produits sucrés. Cette attirance n’est pas uniquement pour satisfaire un plaisir mais parce que ce plaisir sous-tend une dimension métabolique et donc vitale. Le plaisir est à considérer comme un moyen pour atteindre un but ». Si le raisonnement paraît censé, il se heurte à nos changements de vie. « Cet attrait s’explique naturellement mais aujourd’hui, il pose problème par rapport à nos vies de plus en plus sédentaires et à l’abondance des produits sucrés ». Sans oublier qu’il existe des facteurs génétiques exposant à une attirance plus ou moins prononcée pour le goût sucré.

  • Source : 19ème Congrès européen sur l’obésité, Lyon (9-12 mai) – Interview de Jean-Michel Lecerf, 24 mai 2012

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