L’assiette de maman influe sur les gènes de son enfant

02 mai 2012

Il est clairement établi depuis bien des années, que tout notre être n’est pas inscrit dans nos gènes. Outre la distinction universellement admise entre l’inné et l’acquis, des travaux récents ont démontré que notre environnement, et en particulier notre alimentation, peut modifier la manière dont ces derniers sont exprimés. C’est ce que les spécialistes appellent l’épigénétique. Découvrez donc aujourd’hui, en quoi le régime alimentaire d’une femme en période périconceptuelle peut modifier l’expression des gènes de son enfant à naître… Et quels sont les aliments à privilégier juste avant pendant la grossesse. Pour cela découvrez les recettes de nos chefs sur www.ma-cuisine-ma-sante.fr/.

Les processus épigénétiques bien sûr, ne modifient pas le code inscrit dans nos gènes. En revanche, ils ont la capacité de modifier leur expression. Et ceci par un mécanisme particulier de méthylation de l’ADN. C’est-à-dire que de petites molécules, des dérivés ‘méthyles’ viennent se « greffer » sur l’ADN. Ces derniers jouent un rôle capital, puisqu’ils ont le pouvoir de mettre nos gènes en mode « off ». Autrement dit, de les empêcher de s’exprimer. Et l’expression ou la non-expression des gènes, peut être transmise d’une génération à l’autre.

Incroyable ? Pas tant que cela. La Seconde Guerre mondiale nous en offre un exemple concret. Au cours de l’hiver 1944-1945, le blocus nazi a provoqué une famine dans l’Ouest des Pays-Bas. Les femmes ne disposaient plus que de 500 calories de nourriture par jour. Elles ont – qui s’en étonnera ? – donné naissance à des nouveau-nés de faible poids de naissance.. Ces derniers ont ensuite vécu dans l’opulence des trente glorieuses… mais ont eux-mêmes eu des enfants dont le poids de naissance était inférieur à la moyenne. Ainsi les effets de la dénutrition de ces jeunes néerlandaises en 1944, se sont-ils répercutés… sur leurs petits-enfants.

Veillez à votre alimentation…

C’est dire l’importance de l’alimentation en période périconceptionnelle, c’est-à-dire à proximité immédiate de la conception. C’est en effet lors de la formation des gamètes – la gamétogénèse – et de la fécondation que surviennent les processus de méthylation. Voilà pourquoi, dès le moment où votre désir d’enfant se concrétise, vous devez être particulièrement attentive à votre alimentation. Et surtout veiller à vos apports en aliments ‘donneurs de méthyle ‘.

Les vitamines B9, B6 et B12 sont nécessaires à un bon niveau de méthylation. Et ceci pour les deux futurs parents. Où en trouver ? Pour la vitamine B9 qui n’est autre que l’acide folique, faites le plein de légumes à feuilles vert foncé et de légumes secs. Le jaune d’œuf, les produits laitiers, les huîtres et les sardines vous fourniront de bons apports en vitamine B12. Enfin l’avocat, le soja et la levure de bière sont riches en vitamine B6. En cas de question, demandez conseil auprès d’un médecin spécialisé en micronutritoin.

RECETTES DE LA SEMAINE

Petit Déjeuner

– Thé aux agrumes
– Pain au lin avec une « lichette » de beurre
-Œufs brouillés
– 1 jus de fruit Orange- Kiwi

Déjeuner

– Salade de pousses d’épinard et betteraves rouges à l’huile de noisette
Truite saumonée à la petite oseille de Scott Serrato
Bavarois à la vanille du Pr Jean-Michel Lecerf

Goûter

– Picorette de fruits secs : abricots, raisins, noix, amandes

Dîner

Potage au cresson de Christian Leclerc
Gravelax de saumon, salade de pomme de terre Charlotte et vinaigrette à l’orange de Grégory Cuilleron
Gratin de fruits rouges de saison de Paul Blouet.

  • Source : Echos de la Micronutrition, N°31, IEDM

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