L’ultra-endurance mauvaise pour le coeur ?

12 octobre 2010

Des courses longues de 170 voire… 200 km ! L’ultra-endurance ne semble plus réservée à une poignée de compétiteurs. De plus en plus de coureurs soucieux de repousser leurs limites s’y mettent. Du coup, les scientifiques aussi se penchent sur la question. Et leurs premières conclusions sur les risques associées à ces épreuves ne sont guère rassurantes…

En 2009, le Pr John Somauroo et son équipe de Liverpool, ont suivi 45 participants au Lakeland, une course de 80 ou 160 km selon les cas, organisée chaque année dans les collines de Cumbrie, au nord de l’Angleterre. Les meilleurs avalent leurs 160 km en… 24 heures ! Les derniers bien souvent, peinent plus de 40 heures avant de franchir la ligne d’arrivée.

« Agés de 24 à 62 ans, les coureurs étaient préparés et ne présentaient pas de troubles cardiaques spécifiques », explique le Dr Somaurro. Au final, seuls 25 des 45 participants concernés par cette étude ont terminé l’épreuve. Tous avaient été soumis à un électro-encéphalogramme (ECG) et subi divers dosages sanguins avant le départ, et quelques minutes après l’arrivée.

Au total, 21 des 25 « finishers », ont présenté un taux anormalement élevé de troponine, une protéine du cœur. « Chez une partie de ces coureurs, les taux observés peuvent être considérés comme nocifs pour leur santé cardiaque », expliquent les auteurs. Ils insistent sur l’importance de conduire de nouvelles études sur ce sujet, afin de déterminer si l’endurance à forte dose représente vraiment un risque pour le cœur.

  • Source : De notre envoyé spécial au Congrès de la société européenne de Cardiologie (ESC), Stockholm, 28 août – 1er septembre 2010

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