La Santé au chevet des abeilles

08 avril 2011

Depuis plusieurs années, l’affaiblissement voire la disparition de certaines colonies d’abeilles se répand dans de nombreux pays européens. Les causes sont multiples, mais restent difficiles à identifier. Aujourd’hui, l’Europe va s’appuyer sur l’expertise et les moyens de l’Agence de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) pour rechercher des solutions. Le point avec Philippe Vannier, directeur de la Santé animale et du bien-être des animaux à l’Agence.

« La bonne santé des abeilles est essentielle », nous explique-t-il. « Elles sont en quelque sorte, des sentinelles de l’environnement. Tout ce qui peut agresser l’abeille peut poser problème à d’autres pollinisateurs. Or ces derniers contribuent à la pollinisation des végétaux, ce qui impacte l’environnement ». Pourquoi les abeilles sont-elles particulièrement importantes ? Parce qu’elles participent à près de… 80% de la pollinisation des espèces végétales ! Elles sont donc indispensables à la survie, à l’évolution et à la reproduction des plantes. « Sans oublier les productions agricoles et la filière du miel », précise Philippe Vannier.

C’est d’ailleurs à partir d’une baisse de la production apicole, que sont apparues les premières inquiétudes. « Il semble très clairement que la production de miel ait chuté depuis plusieurs années. Cette réduction est liée en partie à la disparition de colonies d’abeilles, et c’est un élément alarmant ». Le hic, c’est que la communauté scientifique ne parvient à quantifier le problème. « Nous manquons cruellement de données chiffrées, fiables, pérennes en termes de suivi épidémiologique à la fois des populations et des problèmes sanitaires », déplore Philippe Vannier.

Les facteurs à l’origine d’une surmortalité des abeilles sont multiples : maladies et parasites, intoxications par les pesticides, conditions climatiques… Le laboratoire de l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), à Sofia-Antipolis, vient d’être nommé laboratoire de référence par la Commission européenne. Il sera chargé de nombreuses missions. Analyser les causes d’intoxication des colonies, améliorer et développer de nouveaux outils diagnostiques, identifier les maladies… Voilà qui devrait, à terme, permettre aux scientifiques de mieux suivre la santé des abeilles

  • Source : ANSES, 4 avril 2011 – Interview de Philippe Vannier 7 avril 2011

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