La contrebande des animaux ? Doublement criminelle !

29 septembre 2006

Un iguane dans le jardin du voisin ? Vous ne rêvez pas ! Les animaux exotiques ne sont plus l’apanage des zoos. Or cette mode des nouveaux animaux de compagnie, les NAC, inquiète les responsables de l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE).

Son Directeur général, Bernard Vallat, vient d’aborder le sujet à la 22ème Conférence de la Commission régionale de l’OIE pour l’Europe, à Lyon. Joint par Destination Santé, il a souligné “l’absence d’estimations précises du phénomène. Mais la contrebande d’animaux exotiques existe bel et bien“.

Le trafic gagne peu à peu tous les pays européens. Avec deux risques majeurs, que les acheteurs se cachent trop souvent à eux-mêmes. Le premier est d’ordre sanitaire. “Ces animaux sont souvent vecteurs de maladies émergentes, c’est-à-dire qui n’existent pas chez nous. Or quand on introduit des bactéries, des virus ou des parasites nouveaux, les populations réceptrices – hommes et animaux n.d.l.r. – ne sont pas immunisées. Ce qui les rend extrêmement vulnérables à ces maladies“. L’exemple de la grippe aviaire est là pour nous rappeler que le risque est bien réel. “Nous savons que le commerce d’oiseaux d’ornement a véhiculé le virus aviaire, et contribué à sa dissémination“.

Deuxième risque, cruel pour la biodiversité, la disparition des espèces. “Un des grands inconvénients, c’est que ce commerce criminel concerne des animaux rares ou en voie de disparition. Et ce phénomène va accélérer leur disparition définitive. Quand ils sont dans un appartement parisien, il n’y a plus de reproduction et l’espèce peut disparaître.” Nous voilà prévenus !

  • Source : Interview de Bernard Vallat, 27 septembre 2006

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