La gale… erre !

16 octobre 2009

L’été dernier, une épidémie de gale touchait des sans-papiers dans la Jungle de Calais. Aujourd’hui, les effectifs de la Garde républicaine en poste à l’Elysée seraient touchés. Pas question pour autant de s’alarmer, ni de conclure trop vite à une soudaine recrudescence d’une parasitose qui reste relativement bénigne.

Bénigne certes, mais très contagieuse. « La gale est une infection cutanée qui se propage rapidement dans des conditions de surpeuplement et que l’on trouve dans le monde entier (…) et dans toutes les classes socio-économiques », précise l’OMS. Le nombre de nouveaux cas chaque année est estimé à 300 millions. Ce n’est pas rien.

Le reflet de la condition sanitaire. Le manque d’hygiène personnelle est le premier facteur favorisant. Mais la promiscuité n’aide pas vraiment, compte tenu de l’importante contagiosité de la gale : transmission sexuelle ou simples contacts cutanés, le sarcopte (Sarcoptes scabiei), acarien parasite agent de la gale, peut même survivre 24 à 48 heures hors du corps humain, à condition de bénéficier d’un « hébergement » propice : vêtements, literie…

Reconnaître une infection. Le diagnostic peut être clinique ou biologique. « Suivant l’aspect des lésions, un diagnostic clinique peut suffire », explique le Dr Florent Morio, du Laboratoire de parasitologie et mycologie médicale du CHU de Nantes. La gale se manifeste classiquement par un prurit (démangeaisons intenses), qui s’aggrave la nuit. Autre symptôme : un petit sillon rouge signe la migration de l’acarien parasite sous la peau.

Comment se soigner ? La gale n’est pas « dangereuse ». Simplement, il faut agir le plus vite possible car l’infection ne guérit jamais spontanément. En principe, un traitement local suffit : la peau (et le linge) sont traités avec un « pesticide ». Le délai d’incubation étant d’une à deux semaines, « en cas de gale avérée, il est essentiel de traiter l’entourage proche, afin de stopper la transmission ».

Gale animale : transmissible à l’homme ? Pour notre interlocuteur, « il n’y a pas lieu de s’inquiéter ». « Il existe plusieurs sous-espèces de sarcoptes, celles qui affectent l’animal n’affectent pas l’homme, et réciproquement ».

  • Source : OMS, Eau, assainissement, santé, 15 octobre 2009 – INRS, Guide Eficatt, 2009 – Interview Florent Morio, 15 octobre 2009 – INVS, la Gale Communautaire, 2008.

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