La médecine, ce n’est pas que le médicament…

09 juin 2011

La Haute Autorité de Santé (HAS) fait le point dans un récent « rapport d’orientation », sur les freins au développement des thérapeutiques non-médicamenteuses. Confrontée à un état des lieux peu satisfaisant, elle propose plusieurs pistes pour changer la donne.

Changer de mode de vie ou d’alimentation, pratiquer une activité physique et sportive, s’engager dans un travail sur soi-même avec un psychologue… Pourquoi ces voies thérapeutiques – pourtant reconnues – trouvent-elles si difficilement leur place dans la prise en charge médicale ? « Les prescriptions médicamenteuses disposent, particulièrement en France, d’une dimension symbolique qui prend racine à la fois dans l’objet ‘médicament’ et dans le geste du médecin », explique la HAS.

Pour ses responsables, au-delà des dimensions symboliques, « les caractéristiques du système de santé français n’incitent pas les professionnels à prescrire des thérapeutiques non-médicamenteuses ». Les médecins manquent de temps pour éduquer et convaincre leurs patients. Ils manquent d’informations sur les compétences et la disponibilité des professionnels spécialisés qui pourraient les aider : ergothérapeutes, psychologues par exemple. Autre frein selon la HAS, « le niveau de preuve d’efficacité de ces thérapeutiques est souvent faible ».

La Haute Autorité a identifié plusieurs « clefs » pour favoriser le développement de ces approches thérapeutiques. Dans un premier temps, elle propose aux pouvoirs publics de « poursuivre les expérimentations visant à tester l’impact de nouvelles formes de rémunération. L’objectif serait d’identifier les modalités permettant d’inciter les médecins à consacrer le temps nécessaire à ce type de prescription ». Elle recommande également d’officialiser la prescription de thérapeutiques non-médicamenteuses, en rendant systématique leur inscription sur l’ordonnance.

  • Source : HAS, 7 juin 2011

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