La tueuse d’enfants au Cambodge : un syndrome pied-main-bouche !

09 juillet 2012

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lève le voile sur la maladie qui, selon un dernier bilan officiel revu à la baisse, a tué 52 enfants au Cambodge, depuis avril 2012. D’après les données recueillies sur place, il s’agirait d’un syndrome pied-main-bouche dû à un entérovirus. Explications.

Entre avril 2012 et le 5 juillet dernier donc, 59 enfants ont été hospitalisés au Cambodge, tous frappés par une maladie qui jusqu’ici était qualifiée « d’inconnue » par l’OMS. Une affection grave, qui a tué 52 de ces petits malades. Les victimes étaient âgées de 3 mois à 11 ans, « avec une majorité de moins de 3 ans » précise l’Organisation.

« Les résultats des tests réalisés en laboratoire ont fait état d’un nombre significatifs d’échantillons positifs à l’entérovirus 71 ». Celui-ci a entraîné un syndrome pied-main-bouche, caractérisé par une forte fièvre et des signes associés : lésions sur la paume des mains et la plante des pieds, avec une inflammation de la gorge et de la bouche.

Au moins 20 morts en Chine en 2008

Ce type de syndrome est généralement associé au coxsackievirus A16 ou à l’enterovirus 71. Dans le premier cas, les complications sont généralement dénuées de gravité. Dans le second en revanche, elles peuvent être gravissimes. Et cela, d’autant plus lorsqu’elles concernent des enfants de moins de 10 ans.

En 2008 en Chine, l’entérovirus 71 a été à l’origine de la mort de 20 enfants sur une courte période. Plus de 2 000 avaient été malades. A l’époque, l’OMS avait expliqué que « la transmission était facilitée par une hygiène médiocre et le surpeuplement. L’amélioration de l’assainissement et de l’hygiène générale constituent des mesures préventives importantes ». A l’image du « lavage fréquent des mains, notamment après avoir changé un enfant ou être allé aux toilettes, et du lavage des vêtements contaminés… Il peut aussi s’avérer utile de fermer certains lieux communautaires -écoles, centres de soins pour enfants…- en cas d’épidémie, pour réduire la transmission ».

Au Cambodge, les analyses des prélèvements se poursuivront ces prochains jours. L’OMS indique également avoir « retrouvé d’autres pathogènes comme celui de la dengue ainsi que de la bactérie streptococcus suis ». Il s’agit d’un streptocoque commun chez le porc. « En revanche, les échantillons prélevés ont été négatifs au virus H5N1, comme à ceux du SRAS et du Nipah ».

  • Source : OMS, 9 juillet 2012

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