Le dépistage généralisé du VIH mis en place dès 2010 ?

22 octobre 2009

Le Pr Jean-François Delfraissy, Directeur de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS) est confiant : « le dépistage généralisé du VIH, proposé par la Haute Autorité de Santé (HAS) pourrait être mis en place rapidement. C’est davantage une question de mois que d’années », se satisfait-il.

Proposer aux 15-70 ans, et pas seulement aux groupes à risque. Dans son rapport, la HAS propose de généraliser le test de l’infection par le VIH à l’ensemble de la population de 15 à 70 ans, tout en maintenant un dépistage ciblé et régulier de certaines populations à risque : « les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les personnes hétérosexuelles ayant eu plus d’un partenaire sexuel au cours des 12 derniers mois, les usagers de drogues injectables, les personnes originaires d’une zone de haute prévalence, celles qui sont en situation de prostitution » et enfin, « les personnes dont les partenaires sexuels sont porteurs du VIH ».

40 000 séropositifs qui s’ignorent. « Tout ce qui peut permettre l’instauration précoce d’un traitement antirétroviral est une excellente chose », se réjouit Jean-François Delfraissy. Et le Conseil national du SIDA (CNS) d’avancer un chiffre imparable pour justifier une telle mesure : « en France, 40 000 personnes ignorent leur séropositivité. La moitié des personnes nouvellement diagnostiquées le sont trop tardivement par rapport aux recommandations actuelles d’initiation au traitement. Ce retard au dépistage n’est pas seulement une perte de chances thérapeutiques mais également une opportunité manquée de limiter la transmission du virus ».

Pas obligatoire bien sûr. Concernant les modalités pratiques du dépistage, le CNS rappelle que « l’objectif de proposer systématiquement le dépistage à toute la population sexuellement active (…) n’est aucunement synonyme de « dépistage systématique » et encore moins de « dépistage obligatoire » ». Il insiste sur le caractère « éclairé et librement consenti du dépistage », susceptible de devenir à terme, un « acte courant de suivi de santé ». Sans oublier que la meilleure arme reste la prévention. Et donc le port du préservatif.

  • Source : HAS, 21 octobre 2009 – Conseil national du SIDA, 21 octobre 2009 Interview du Pr Jean-François Delfraissy, 21 octobre 2009.

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