Le tabac est aussi un facteur de pauvreté

05 octobre 2010

La troisième Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac (CIFCOT) s’est achevée la semaine dernière à Niamey, au Niger. Plus d’une centaine de délégués issus de 26 pays, se sont réunis pour, entre autres, alerter sur les risques sanitaires, mais aussi économiques liés à l’irruption du tabagisme dans les pays en développement.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le tabac tue dans le monde plus de 5 millions de personnes par an. Ce chiffre devrait atteindre les 8 millions en 2030. Et pratiquement 80 % de ces morts surviendront dans les pays en développement, notamment en Afrique sub-saharienne.

A ce fardeau sanitaire s’ajoute un fardeau économique. Au Niger par exemple, les fumeurs les plus pauvres consacrent jusqu’à la moitié du budget familial à l’achat de tabac ! Au cours de la conférence, il a été rappelé que « la dépense moyenne d’un consommateur de tabac au Burkina Faso permettrait d’acheter un sac de riz de 25 kilos pour nourrir 4 personnes pendant un mois »…

Les délégués appellent en outre à « la mobilisation immédiate de tous les acteurs de la santé et du développement pour accélérer la mise en œuvre du traité international de l’OMS ». Cette Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) réunit en effet l’ensemble des mesures qui permettraient de réduire la consommation de tabac au niveau d’un pays.

Depuis sa mise en œuvre, cette Convention a fait du chemin et sauvé sans doute, bien des vies. Ce traité international a recueilli la signature de 168 pays, dont plus de 40 en Afrique. Ils se sont engagés juridiquement dans la lutte contre la diffusion des produits du tabac. Et notamment à mettre en œuvre des mesures comme l’interdiction totale de la publicité pour le tabac, ou la mise en place de mesures fiscales pour réduire la demande.

  • Source : Congrès de la société européenne de Cardiologie (ESC), Stockholm, 28 août – 1er septembre 2010

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