Les tiques, grandes bénéficiaires du réchauffement climatique !

21 novembre 2008

Les maladies transmises par les tiques du chien devraient se multiplier au cours des prochaines années, en raison du réchauffement climatique. Une équipe conjointe CNRS/IRD/Université de la Méditerranée l’a montré à partir d’un modèle expérimental.

Les auteurs, dirigés par Didier Raoult, ont incubé un groupe de tiques pendant 24 heures à 40°C, et un deuxième groupe à 25°C. Les deux groupes ont ensuite été mis en contact avec l’homme.

Le résultat est sans appel : « l’affinité des tiques pour l’homme s’est révélée beaucoup plus importante après que les parasites aient séjourné à une température de 40°C » constatent les auteurs. « Sous l’effet de la chaleur, les tiques seraient comme folles, et se mettraient à piquer l’homme ».

Pour Didier Raoult la conclusion s’impose : « des épisodes de réchauffement climatiques risquent d’être associés à des épidémies de maladies transmises par les tiques, dont le comportement aura été changé par la température extérieure ». Après la montée du niveau de la mer et la désertification, voilà donc une conséquence pour le moins inattendue du changement climatique auquel nous assistons.

Il y a tiques et tiques

Ce travail nous donne l’occasion de rappeler qu’il existe différentes « familles » de tiques. Quelque 850 espèces ont déjà été découvertes à ce jour. Les plus connues sont sans aucun doute les tiques que l’on retrouve sur les chiens (ou les chats, d’ailleurs). Ces dernières sortent leurs mandibules au printemps, dans toutes les régions de France sans exception.

Pour ce qui est des maladies transmises par ces acariens, plus de dix arboviroses ont été mises au jour : la méningo-encéphalite à tiques (la MET) est de loin la plus répandue. Elle est transmise par Ixodes ricinus jusque-là confinée à l’Est de l’Europe. Mais sa récente dissémination sur le continent inquiète. En France, elle sévit surtout en Alsace et en Lorraine. Aucun traitement curatif n’est disponible, au contraire de la vaccination qui est possible depuis 1996.

Signalons d’autres zoonoses transmises par ces bestioles : la maladie de Lyme (6 000 cas en France chaque année) se manifeste par une grande fatigue. Mais il y a aussi les rickettsioses, parmi lesquelles toutes les maladies du groupe du typhus.

D’une manière générale, ces petites bêtes mordent fréquemment les enfants qui jouent dans les herbes hautes. Ne tentez pas de les arracher. Car les mandibules, la tête et tous les germes portés par l’animal restent en place. Allez plutôt voir le pharmacien, il vous montrera comment enlever l’animal après l’avoir « anesthésié »…

  • Source : CNRS - Institut de Recherche pour le développement (IRD) - Université de la Méditerranée, 18 novembre 2008

Aller à la barre d’outils