Les yeux de son maître…

16 septembre 2011

Le 25 septembre prochain, toutes les antennes de la Fédération française des Associations de chiens guides d’aveugles (FFAC) ouvriront leurs portes au plus large public. En avant-première, Destination Santé a rencontré le temps d’un après-midi, celles et ceux (humains ou canins) qui font ce monde encore mal connu.

Ce 13 septembre, rendez-vous était pris auprès de l’Association des chiens guides d’aveugles de l’Ouest à Angers. Une journée semble-t-il, particulière. Des verres sur les tables, quelques gâteaux… Un événement à fêter ? C’est qu’aujourd’hui Paul, déficient visuel au caractère bien trempé, a fait le voyage depuis Toulouse pour faire la connaissance d’Epoque, un jeune Labrador noir et plein de sang. Il lui a donc fallu parcourir près de 1 200 km aller-retour, pour rencontrer son chien. Et c’est Véronique, au nom de la famille d’accueil qui a formé l’animal pendant plusieurs mois, qui fera les présentations.

Famille d’accueil pour chiens ? Eh oui. Mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas très nombreux, ces maîtres bien particuliers. Selon Christine Turc de l’association angevine, « seul un aveugle sur cent dispose d’un chien pour le guider ». Pourquoi si peu? « La réponse n’est pas univoque. La gratuité du service tout d’abord, est mal connue. L’appréhension de la personne déficiente visuelle entre aussi en jeu. Elles se demandent souvent si elles sauraient s’occuper d’un chien, voire pourquoi elles ‘mériteraient’ un tel service… ».

En fait, Epoque et Paul s’étaient déjà rencontrés. Ce 13 septembre n’est donc que l’officialisation de leur relation. Le courant passe immédiatement. En se tournant du côté de Véronique, on cherche une petite larme qui ne viendra pas. Elle est au contraire heureuse. « J’en suis déjà à mon sixième chien accueilli. En devenant ‘famille d’accueil’, j’ai accepté de n’être qu’une transition entre le chien et son futur maître. C’est même un honneur ». Pour autant, cela n’empêche pas les sentiments. Et lorsque son précédent « locataire » s’est vu refuser le statut de chien guide d’aveugles pour « trop grande sensibilité », Véronique s’est empressée de l’adopter…

Mise en pratique…

Avant de boire une petite coupe, tout notre petit monde se rend sur un parcours d’entraînement. Histoire de constater comment Paul et Epoque, harnais fixé sur le dos et un brin excité, se débrouillent. Les gestes et les ordres sont encore hésitants mais la complicité déjà, est flagrante. « A gauche ! », « A droite ! », pour trouver une place disponible dans une imitation de transport en commun ou s’engager dans les escaliers, le Labrador fait son possible pour répondre aux attentes de Paul. A la clé, une petite friandise bien méritée. Mais ne croyez pas qu’il faille tout mettre entre les pattes du chien. Ce n’est pas un « super-toutou ». Et comme son ami canin, le maître doit également suivre un apprentissage.

Paul passera une semaine à Angers, dans un appartement fourni par l’école. Objectif, tester le quotidien de façon encadrée. Puis un éducateur descendra dans la ville rose pour étudier comment les deux compagnons se comportent « à domicile ».

Le 25 septembre, vous pourrez découvrir tout cet univers. Rencontrer des déficients visuels, des familles d’accueil, mais aussi prendre conscience du quotidien d’un aveugle. Différents ateliers vous seront proposés : des activités et des jeux sous bandeau, la découverte du déplacement avec canne blanche, de la malvoyance avec des lunettes de simulation… De par son statut associatif, la FFAC a besoin de nos dons pour vivre. Pour en savoir plus et connaître les 10 écoles ouvertes au grand public le 25 septembre, consultez le www.chiensguides.fr.

  • Source : Reportage auprès de l’association Les chiens guides d’aveugles de l’Ouest, Angers, le 13 septembre 2011

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