Métastases : prévenir les complications osseuses

11 janvier 2012

Les victimes de certains cancers – du sein, de la prostate, du poumon… – sont particulièrement exposés au développement de métastases osseuses. Or ces dernières sont à l’origine de phénomènes extrêmement préjudiciables à la qualité de vie des patients, et qui peuvent parfois altérer le pronostic. Pourtant selon le Dr Marc Spielmann, oncologue à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, il existe aujourd’hui des moyens de prévenir ces complications.

« Les métastases osseuses se manifestent par des douleurs inflammatoires, qui peuvent commencer la nuit et sont accentuées par les efforts », explique-t-il. « A terme, un e partie de l’os sera détruite, avec des douleurs plus aiguës, des fractures ou des hypercalcémies. » Autrement dit, la présence de calcium en excès dans le sang. Dans certains cas également, lorsqu’elles affectent une ou des vertèbres, ces métastases peuvent être à l’origine d’une compression de la moelle épinière ou des racines nerveuses.

Ces complications osseuses on le comprend, peuvent gravement altérer la qualité de vie et l’autonomie des malades. Dans certains cas, elles peuvent même engager le pronostic fonctionnel ou vital. Leur prévention est donc un objectif majeur pour les soignants. Outre la radiothérapie qui permet d’atténuer la douleur, les patients peuvent être pris en charge soit par la chirurgie, soit par administration de biphosphonates, à fortes doses. Ces médicaments sont utilisés depuis des années – mais à des doses inférieures – dans la prise en charge de l’ostéoporose. Ils sont bien connus dans cette indication mais ils , sont également efficaces donc, pour éviter ou ralentir les complications osseuses.

« Nous devrions bientôt disposer d’un nouveau médicament, le dénosumab. », explique également le Dr Spielmann. « Cet anticorps monoclonal bénéficie en effet, d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour prévenir les complications osseuses des métastases chez les patients atteints de tumeurs solides». Cette nouvelle molécule qui agit rapidement, permet de renforcer la trame osseuse. « Son intérêt, et c’est d’ailleurs dans cette indication qu’elle a reçu son AMM, est de retarder la survenue de complications osseuses ». Dans le cancer du sein, plusieurs études ont démontré qu’il retardait l’apparition de fractures.

  • Source : Interview du Dr Marc Spielmann, 2 décembre 2011

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