Ophtalmo, l’attente va se prolonger…

02 janvier 2012

Sans surprise, les Français accordent une grande importance à la santé de leurs yeux. C’est ce que confirme une enquête menée par l’IFOP et commandée par le Syndicat national des Ophtalmologistes de France (SNOF). Seule fausse note : le suivi régulier par un ophtalmologiste se révèlerait de plus en plus compliqué. Pour pallier la pénurie de spécialistes, le SNOF a des idées. Développements.

D’après les résultats de ce sondage, 83% des Français estiment que les délais d’attente pour obtenir une consultation chez l’ophtalmologiste sont trop longs. Ils sont même 51% à les trouver « excessivement longs ». Les ophtalmologistes apparemment, commencent à entendre cette réalité dérangeante, que beaucoup d’entre eux contestaient il y a encore quelques mois.

Selon une enquête menée par UFC-Que Choisir ? début 2010, la moitié des ophtalmologistes interrogés a proposé une consultation dans les deux mois. Parmi les autres, 20% ont proposé un rendez-vous dans les 3 mois. Pour le reste, les délais s’étalent jusqu’à 5 mois, voire… 1 an ! Et cela ne devrait pas s’arranger. De 25 millions, le nombre d’actes ophtalmologiques est passé à 35 millions en seulement 10 ans. Et les prévisions chiffrent à 45 millions ces consultations en 2020. Résultat : en raison du vieillissement de la population et des départs à la retraite des médecins, les délais risquent de s’allonger encore…

Délégation de soins

Pour y remédier, le SNOF propose deux solutions complémentaires. La première consiste à étendre la délégation des soins sous contrôle médical de l’ophtalmologiste. Ce système de coopération permet aux orthoptistes et opticiens d’épauler l’ophtalmologiste par la prise en charge de certains actes. Déjà développée par le SNOF depuis 2000, cette organisation pourrait alors s’appliquer à l’adaptation des lentilles simples, au suivi réfractif des enfants et adolescents de 6 à 16 ans, et de certains patients ayant un glaucome stabilisé ou encore au dépistage des cas de rétinopathie diabétique.

Ce principe de délégation de soins sous contrôle médical semble approuvé par les Français. Ils sont 79% à accepter d’être pris en charge par un autre membre de l’équipe médicale du cabinet, dans le cadre d’un suivi entre deux examens.

Autre levier pour faire face à la pénurie : la formation de médecins en plus grands nombres. « A l’heure actuelle, les ophtalmologistes représentent 3% du corps médical mais seulement 1,4% des internes a été autorisé à devenir ophtalmo. Il faut augmenter le nombre d’internes pour retrouver un taux normal d’attribution des postes », conclut le Dr Jean-Bernard Rottier, président du SNOF.

  • Source : SNOF, 9 décembre 2011 ; Sondage IFOP/SNOF mené du 25 au 27 octobre 2011 sur un échantillon représentatif de la population française de plus de 18 ans ; UFC-Que Choisir, 25 mai 2010

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