Ostéoporose : une journée sous le signe du dépistage

19 octobre 2010

Ce 20 octobre marque la Journée mondiale de l’ostéoporose. En France, le Groupe de Recherche et d’Information sur l’Ostéoporose (GRIO) propose au public de s’informer gratuitement. Soixante-dix centres pratiquant l’examen de référence de dépistage d’une ostéoporose ou l’existence d’un risque particulier, l’ostéodensitométrie, sont ouverts à tous.

Maladie asymptomatique, l’ostéoporose progresse insidieusement… jusqu’à la première fracture. C’est à un tel point que les spécialistes et notamment l’Organisation mondiale de la Santé, parlent d’épidémie silencieuse. En Europe, une femme ménopausée sur trois souffre d’ostéoporose. Et la maladie a des conséquences graves, tant sur le plan sanitaire qu’en termes d’impact sur la qualité de vie. Pratiquement 40% des victimes d’une fracture de hanche – que l’on appelle aussi la fracture du col du fémur – ne remarchent plus jamais. Et 80% se trouvent dans l’incapacité d’effectuer les gestes de la vie quotidienne. Il est donc essentiel de mieux sensibiliser le plus large public aux implications de cette maladie

Ce sera le cas lors de la Journée mondiale de l’ostéoporose grâce à l’ouverture exceptionnelle dans toute la France de 70 centres de dépistage de la maladie. « La liste des centres qui participent à cette journée figure sur le site www.grio.org », souligne le Pr Bernard Cortet, son secrétaire général. « L’objectif est de fournir au public toutes les informations autour du dépistage de la maladie. Nous allons leur expliquer comment se déroule une ostéodensitomértie, et ce que l’on peut attendre de cet examen. Les participants, s’ils le souhaitent, seront également interrogés sur leurs facteurs de risque d’ostéoporose. Ils auront aussi la possibilité de faire mesurer leur taille, car il est avéré qu’une perte supérieure à 4 cm peut orienter vers l’existence d’une fracture vertébrale ». A l’occasion de cette journée, le GRIO remettra au public un livret d’informations. A noter également que trois films sur l’ostéoporose, son dépistage et sa prise en charge, sont en ligne sur le site internet du GRIO.

L’ostéodensitométrie en pratique

L’examen de référence permettant de mesurer la densité osseuse, et donc de mettre en évidence un risque d’ostéoporose ou une ostéoporose constituée, c’est l’ostéodensitométrie. Plus la densité osseuse est inférieure à la normale, et plus le risque de fractures est élevé. Prescrite par le médecin traitant, l’ostéodensitométrie est totalement indolore, tout comme une radiographie. Depuis le 1er juillet 2006, cet examen est pris en charge par l’Assurance-maladie sous certaines conditions.

S’il n’est pas justifié de le généraliser à l’ensemble de la population, sa prise en charge est proposée dès les premiers signes évocateurs d’ostéoporose : découverte d’une fracture vertébrale ou d’antécédents de fracture sans contexte traumatique, c’est-à-dire à l’occasion d’un choc mineur, comme une chute de sa hauteur. Elle est aussi recommandée aux patients qui souffrent de maladies comme l’insuffisance thyroïdienne. Tous ceux qui ont suivi un traitement au long cours par corticoïdes se le voient également proposer.

Après la ménopause, les indications de l’ostéodensitométrie sont élargies : un antécédent familial de fracture du col fémoral sans traumatisme majeur chez un parent du premier degré; un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 19kg/m2 – la normale se situe entre 20 et 25 kg/m2 – ; l’installation d’une ménopause avant 40 ans quelle qu’en soit la cause… Un second examen peut également être proposé à l’arrêt du traitement contre l’ostéoporose. Ou si de nouveaux facteurs de risques sont apparus dans un délai de 3 à 5 ans après une première ostéodensitométrie.

Après 50 ans, toute fracture doit selon les experts, déclencher une recherche diagnostique. Objectif : assurer la mise en œuvre éventuelle d’un traitement. Car aujourd’hui encore 50% à 80% des femmes selon les auteurs, ne reçoivent pas le traitement dont elles auraient besoin, dans la première année suivant une fracture liée à l’ostéoporose.

  • Source : Interview du Pr Bernard Cortet, 28 septembre 2010- GRIO, octobre 2010

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