Où est donc passée la grippe ?

17 janvier 2012

Pour celles et ceux qui ne s’en étaient pas aperçus, la grippe est quasiment portée disparue en France. « Au cours des quarante dernières années, nous n’avons jamais traversé un hiver sans épidémie de grippe », lance le virologue Bruno Lina. Il n’en reste pas moins que celle de 2011/2012 est en retard. Pourquoi ?

Les derniers bilans des médecins Sentinelles et du Réseau des GROG font état d’une « activité faible » et d’une « présence encore discrète de la grippe ». Depuis son poste de Directeur du Centre national de référence de la Grippe à Lyon, le Pr Bruno Lina observe avec attention les indicateurs actuels.

« D’une manière générale, lors des 20 dernières années l’épidémie de grippe est arrivée au plus tôt au début du mois de novembre, et au plus tard début mars », explique-t-il. « Nous sommes donc toujours dans la fenêtre de tir, mais il est vrai que cette année, (la grippe) semble plutôt tardive. Et absolument aucun indicateur ne permet de prévoir la date d’arrivée de l’épidémie, et encore moins son intensité. Ce n’est pas parce qu’elle est tardive qu’elle sera plus ou moins virulente ».

Il est encore temps de se faire vacciner

La situation de la France n’est pas singulière. Elle est semblable en fait, sur l’ensemble de l’hémisphère nord. « Aux Etats-Unis et au Canada, nous commençons à voir un peu plus de cas avec une prédominance de virus H3N2. La seule chose que nous puissions dire est que nous aurons une épidémie à dominante H3N2. ».

Cette souche figure bien dans la composition du vaccin 2011/2012. « Celles et ceux qui veulent se faire vacciner peuvent encore aller voir leur médecin », glisse au passage le Pr Lina. D’un point de vue administratif d’ailleurs, les bons permettant aux personnes à risque de se faire vacciner gratuitement sont valables jusqu’au 31 janvier.

Quant aux patients qui se sont fait vacciner au début du mois d’octobre, qu’ils se rassurent, « ils sont toujours protégés. Certes le taux d’anticorps diminue avec le temps mais l’effet est quand même prolongé environ six mois ». Ce qui signifie que si l’épidémie « se pointait à la mi-mars, nous pourrions nous retrouver dans une situation problématique », conclut Bruno Lina. « Mais nous n’en sommes pas encore là… »

  • Source : Interview du Pr Bruno Lina, 13 janvier 2012 – Bulletin des Réseau Sentinelles n°2012s01 – GROG, 11 janvier 2012

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