Paludisme : un nouveau traitement prometteur

21 septembre 2012

Chaque année en France, environ 4 000 cas de paludisme – dont une dizaine mortels – sont recensés. « Dans 70% à 80% des cas, ils concernent des migrants de retour d’un séjour dans leur pays d’origine » explique le Pr Eric Caumes, du Centre hospitalier de la Pitié-Salpêtrière à Paris. « Pour diverses raisons, ils n’ont pas suivi les recommandations en cours concernant la chimioprophylaxie du paludisme ». Face à ces échecs de la prévention, ce médecin, également président du Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d’importation, se réjouit de l’arrivée d’un nouveau médicament indiqué dans la prise en charge de l’accès palustre. « Sans aucun doute, il sera très utile ».

Soumis à prescription médicale, l’Eurartesim® – c’est son nom – est une combinaison fixe de deux molécules : la dihydroartémisinine et la piperaquine. Il est indiqué dans le traitement du paludisme dû à P. falciparum – le principal parasite en cause – « non compliqué ». Autrement dit, sans complications graves – neurologiques notamment – engageant le pronostic vital. Soumis à prescription médicale, ce traitement est disponible en pharmacie hospitalière mais aussi, ce qui est novateur, dans les officines de ville.

Un mode d’action rapide

« Il s’agit d’un dérivé de la pharmacopée chinoise qui devient enfin accessible aux pays occidentaux », poursuit le Pr Caumes. Celui-ci en fait, n’hésite pas à parler de « révolution thérapeutique ». D’une part « c’est un médicament nouveau, et en infectiologie c’est plutôt rare ces dernières années ». Et d’autre part, « il est bien plus rapidement efficace que les autres médicaments disponibles. Ce qui est très important dans la prise en charge d’une maladie qui en quelques heures seulement, engage le pronostic vital ».

Il fonde ses appréciations notamment, sur les études menées autour de cette nouvelle molécule. Celles-ci affichent un taux de guérison qui atteint 97% au 63è jour suivant l’initiation du traitement. Contre 95% chez les patients traités par un médicament de référence.

Connaître les symptômes pour agir vite

Rappelons que les symptômes apparaissent généralement entre 7 et 15 jours après la piqûre de moustique infectante. Ils revêtent le plus souvent la forme de fièvre, de maux de tête, de frissons et de vomissements. C’est pourquoi, selon le Pr Eric Caumes : « toute fièvre au retour d’un voyage, doit alerter et faire penser au paludisme. Il faut alors consulter son médecin, sans attendre. »

  • Source : BEH, n°20-21, 29 mai 2012 – EMA, Eurartesim, Résumé EPAR à l’attention du public, EMA/531720/2011 – OMS, aide-mémoire n°94, avril 2012 – ANSM, 7 juillet 2011

Aller à la barre d’outils