Pandémie grippale : le candidat-vaccin de Sanofi Pasteur se voit refuser l’AMM européenne

20 mars 2009

Alors que deux nouveaux cas humains de grippe aviaire viennent d’être confirmés par l’OMS en Egypte, le vaccin pandémique Emerflu proposé par Sanofi Pasteur vient de voir sa demande d’Autorisation de mise sur le Marché (AMM) refusée par l’Agence européenne du Médicament (EMEA). Pour le laboratoire, ce rejet paraît difficilement compréhensible.

« Nous sommes déçus », réagit son porte-parole Pascal Barollier. « Le dossier déposé à l’EMEA n’était en fait qu’un modèle, qui devait permettre de faciliter l’enregistrement futur du vaccin, une fois la pandémie déclarée ». Emerflu n’est en effet pas un vaccin à proprement parler.

« Il s’agit d’un prototype, à l’intérieur duquel nous glisserons la souche virale à l’origine de la flambée » poursuit Barollier. Une souche qui par définition, n’existe toujours pas. Pour autant le laboratoire ne baisse pas les bras.

« Le refus de ce pré-enregistrement ne remet pas nos choix en question. L’Emerflu reste pour nous un candidat fiable, que nous proposerons en situation d’urgence, aux différents pays qui le souhaitent. Il faut savoir que l’Emerflu participe de nos efforts, tendant à réduire le délai de production d’un vaccin. Celui-ci se situe désormais à 3-4 mois. D’ailleurs en cas de flambée, nous prévoyons de basculer toutes nos capacités de production vers la fabrication du vaccin pandémique. C’est notre stratégie ».

Une stratégie à l’opposé de celle retenue par d’autres fabricants, consistant à développer des vaccins qualifiés de « prépandémiques ». « Pour Sanofi Pasteur, le prépandémique n’est autre qu’un positionnement commercial. Nous n’y croyons pas » conclut Pascal Barollier.

  • Source : EMEA, 19 mars 2009 ; interview de Pascal Barollier, porte-parole de Sanofi Pasteur, 20 mars 2009

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