Pollution du métro : des risques peu connus…

28 juin 2012

La pollution de l’air dans le métro parisien, est « très différente de celle (qui prévaut à) l’extérieur ». Et curieusement, peu d’études lui ont été consacrées, confirme un travail de l’Observatoire régional de la Santé (ORS) Ile-de-France. A tel point que les risques sanitaires qui lui sont associés ne sont toujours pas clairement évalués à ce jour…

Des millions de Franciliens transitent quotidiennement par l’une des 300 gares ou stations souterraines de transport ferroviaire de la région parisienne. Alors que l’utilisation de ce mode de transports est encouragée pour tenter de limiter les émissions atmosphériques liées au trafic automobile, qu’en est-il de la qualité de l’air respiré par les usagers des transports publics? Pour le savoir, l’ORS Ile-de-France a compilé les données de plusieurs travaux réalisés sur le sujet.

Ses résultats font apparaître « des niveaux de particules particulièrement élevés, mais variables » selon les lignes étudiées. Voire en fonction du lieu de prélèvement à l’intérieur des stations. C’est ainsi qu’une étude réalisée en 2002 a montré que l’air était plus pollué en particules fines (PM10) à l’intérieur des rames de RER, que sur les quais ou dans les couloirs des stations. Dans tous les cas cependant, les taux mesurés restent supérieurs à ceux qui sont observés en surface !

Une composition très spécifique

L’ORS a également constaté que « les sources et la composition des particules étaient très différentes de celles des particules relevées dans l’air extérieur ». Elles proviennent principalement de phénomènes de friction des matériaux (en raison du frottement des roues sur les rails ou des freinages…) et sont riches en fer.

Quant à leur impact sanitaire, il reste méconnu. L’ORS explique que « les études (menées essentiellement auprès d es travailleurs du métro) n’ont pas mis en évidence de risque à court terme (…). Les recherches doivent se poursuivre afin de mieux comprendre le potentiel toxique de ces particules, et d’évaluer les risques à plus long terme d’une exposition chronique à ces polluants. » La qualité de l’air des enceintes souterraines de transport pourrait donc rapidement, s’inviter au « menu » du Grand Paris. Lequel rappelons-le, vise à modifier en profondeur les transports en Ile-de-France.

Aller plus loin : téléchargez la synthèse de ce document intitulé : Pollution de l’air dans les enceintes souterraines de transport ferroviaire et santé.

  • Source : ORS Ile-de-France, 18 juin 2012

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