Pollution électromagnétique : l’Europe serre la vis

03 avril 2009

Le Parlement européen vient d’adopter un nouveau rapport sur les effets pour la santé des champs électromagnétiques. Ce document ambitieux composé de 29 propositions restrictives en matière d’exposition aux rayonnements non ionisants, bat sévèrement en brèche l’avis de l’Académie nationale de Médecine.

Le rapport européen voté hier à la quasi-unanimité (559 pour, 22 contre et 8 abstentions) propose en effet de « procéder à la révision des limites fixées pour les champs électromagnétiques. (…) Et ce d’autant plus que certaines études ont révélé que de très faibles rayonnements ont des effets très néfastes ». Tant pis pour les données rassurantes de la plus grande étude épidémiologique (INTERPHONE) pilotée par l’OMS ! Cette dernière est rabaissée au rang de « de projet scientifique suscitant tant l’intérêt que la polémique ».

Les parlementaires invitent également la Commission européenne à lancer une « mission d’évaluation de l’intégrité scientifique, afin de prévenir les éventuels conflits d’intérêts ou même les fraudes susceptibles de se produire dans un contexte de compétition pour les chercheurs ». En clair, le législateur européen en appelle à la rigueur scientifique dans un secteur de recherche souvent financé par les grands opérateurs.

Ce vote européen est une aubaine pour les associations de défense des consommateurs en France. Agir pour l’Environnement et Priartém y voient un texte qui « doit inspirer l’action du gouvernement et amener le ministre de la Santé à proposer rapidement aux parlementaires français une baisse significative de l’exposition des riverains aux champs électromagnétiques ». Le Grenelle de la téléphonie mobile qui doit se tenir le 23 avril prochain risque d’être pour le moins… électrique.

  • Source : Parlement européen, A6-0089/2009 ; Priartém, Agir pour l’Environnement, 2 avril 2009

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