Port du casque : les cyclistes ont la tête dure…

23 février 2012

C’est bien connu : porter un casque avant de monter à vélo, ce n’est vraiment pas un automatisme pour tous les cyclistes. Une équipe de chercheurs s’est donc intéressée aux moyens susceptibles d’inciter les aficionados de la petite reine à en porter un, systématiquement. Leurs résultats à ce jour, sont plutôt… décevants !

Une équipe du « Centre de recherche épidémiologie et biostatistique » à l’INSERM de Bordeaux, s’est penchée sur les moyens d’amener les cyclistes à mettre automatiquement un casque avant d’enfourcher leur vélo, un peu comme un conducteur met sa ceinture de sécurité. La protection du casque en effet, est loin d’être accessoire. Selon l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR), les cyclistes ont représenté 5% des tués et 6% des blessés graves sur les routes en 2010. Or les deux tiers de ces accidentés ont été victimes de traumatismes crâniens.

Après avoir sélectionné 1 800 volontaires de 18 à 75 ans, les auteurs leur ont soumis un questionnaire sur leurs pratiques ainsi que leur opinion concernant le port du casque. La cohorte a ensuite été divisée en quatre groupes. Les membres du premier se sont vus remettre une brochure valorisant le port du casque, ceux du deuxième ont bénéficié d’un casque gratuit et ceux du troisième groupe ont été les plus gâtés, avec un casque et une brochure. Le dernier groupe en revanche n’a rien reçu : ni casque ni brochure pour ce groupe-témoin.

Peu de changement dans les habitudes

Observés grâce aux caméras de la ville de Bordeaux les cyclistes, reconnaissables grâce à un autocollant de couleur différente pour chacun des groupes, ont été suivis de mai 2009 à septembre 2010. Durant les quatre premiers mois, « le port du casque a été observé huit fois plus souvent chez ceux qui en avaient reçu un » souligne Emmanuel Lagarde, auteur de l’étude. Mais « au bout de quatre mois, plus aucune différence n’était discernable entre les différents groupes : la majorité des cyclistes abandonne le casque » au fil du temps, déplore-t-il.

Seuls « l’influence des proches et le fait de « penser que le casque protège le visage » favoriseraient selon les auteurs, le port de ce dernier.

Toujours selon ces résultats, « la distribution de la brochure d’information n’aurait eu aucun effet sur l’utilisation du casque ». Un paradoxe inexpliqué, quand 90% des participants pensent que « le casque protège la tête » des cyclistes.

  • Source : INSERM- revue PLoS ONE, le 22 février 2012

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