Protéines animales : l’ANSES maintient son refus

24 novembre 2011

L’Agence nationale de Sécurité sanitaire (ANSES) manifeste à nouveau son opposition à la réintroduction des protéines animales transformées (PAT) dans le régime de certains animaux d’élevage. Faisant écho à une proposition de la Commission européenne tendant à un « assouplissement des règles d’interdiction des PAT », la réponse de l’agence est dépourvue d’ambigüité: « Les conditions permettant une utilisation sécurisée (de ces PAT) ne sont pas totalement réunies ! »

Ne pas confondre PAT et farines animales

Avant les années 2000, les farines animales étaient issues de sous-produits animaux, essentiellement des carcasses destinées à l’équarrissage. Certains d’entre eux se sont avérés présenter des risques pour la santé humaine, aussi bien qu’animale. Elles pouvaient en effet contenir des agents pathogènes responsables de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), mieux connue dans le grand public sous le nom de « maladie de la vache folle ».

Depuis 1994, toutes les « farines de viande et d’os » sont interdites dans l’Union européenne pour l’alimentation des bovins, des ovins et des caprins. Cette interdiction concerne tous les sous-produits animaux des catégories 1 et 2. Les premiers « (…) présentent un risque vis-à-vis des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) », alors que les seconds exposent à « un risque sanitaire vis-à-vis des maladies animales autres que les EST ».

Les PAT pour leur part, sont issues de sous-produits radicalement différents. Elles appartiennent à une troisième catégorie. « Ce sont des matières protéiques issues d’animaux déclarés propres à la consommation humaine par les services sanitaires », explique l’ANSES. Leur utilisation en alimentation animale est autorisée par les autres pays de l’Union européenne, mais demeure suspendue en France.

Une demande d’assouplissement

Dans le cadre d’une «feuille de route » tendant à réviser la règlementation relative à la prévention des EST, la Commission européenne a proposé un assouplissement des règles françaises. Les ministères chargés de l’Agriculture, de la Santé et de la Consommation ont donc saisi l’ANSES pour évaluer les implications sanitaires d’une telle décision.

S’appuyant sur les données disponibles, l’Agence estime que l’étanchéité des filières n’est aujourd’hui pas garantie. Elle souligne par ailleurs l’absence de test fiable permettant de déterminer l’espèce d’origine des PAT. Dans ce contexte, elle suggère de maintenir l’interdiction de ces protéines.

  • Source : ANSES, 16 novembre 2011 ; Syndicat des industries françaises des coproduits animaux, consulté le 18 novembre 2011

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