Rompre le silence pour vaincre l’incontinence

20 avril 2005

Nous sommes peu nombreux à bien vouloir en parler. Pourtant après 45 ans en France, plus de 10% d’entre nous en souffrent. L’incontinence anale, c’est “une vraie maladie, une maladie comme une autre“, souligne le Pr Francis Michot.

Chef du service de chirurgie digestive au CHU de Rouen, il insiste sur le fait que “l’incontinence anale est un vrai problème de santé publique. Un problème trop souvent méconnu, parce que sous-estimé. Et cela parce que les gens n’osent pas en parler“. Pourtant la maladie est bien réelle. Mais le silence prend trop souvent le dessus. Pour preuve ces chiffres que nous dévoile Francis Michot : “en institution, plus d’un résident sur trois à partir de 80 ans présente une incontinence anale“.

Et pourtant, l’incontinence anale n’est pas l’apanage de la vieillesse. Bien des patients jeunes sont aussi concernés. “En particulier les femmes“, poursuit-il. “Elles surajoutent un facteur de risque qui leur est propre : l’accouchement. On considère que le premier accouchement en lui-même est responsable de 10% à 15% des incontinences.” Mais au-delà des apparences, il n’y a pas non plus de prédominance d’un sexe sur l’autre. Les malades de sexe masculin sont aussi nombreux que les femmes.

En revanche, il existe bien un point commun entre tous les patients, c’est le sentiment de honte qu’ils éprouvent. Un sentiment terrible, qui souvent les empêche de rechercher une prise en charge. Or de nombreux progrès ont été réalisés dans ce domaine. “Depuis une dizaine d’années, nous connaissons de mieux en mieux la maladie. Aujourd’hui, il y a une solution thérapeutique pour chaque situation.” La médecine a fait ses preuves, pas le silence… Pour celles et ceux qui veulent essayer de briser ce dernier, consulter le site de l’Association d’Aide aux Personnes Incontinentes à http://www.aapi.asso.fr/index.php.

  • Source : Lettre d'Information aux médecins n°6

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