Route des vacances : la somnolence menace

01 juillet 2010

Passer une bonne nuit avant de prendre la route, cela ne suffit malheureusement pas toujours. Même bien reposé, l’organisme dépend de phases de sommeil précisément programmées.

Une expérience inattendue menée par un confrère spécialisé dans l’automobile, vient ainsi de montrer qu’à toute heure, conduire sur autoroute provoquerait des phases de somnolence évidemment dangereuses. Malgré les conseils de Bison Futé, malgré la crainte des bouchons et de la chaleur du jour, évitez absolument de rouler de nuit. Et pendant la journée… restez vigilants et surtout, faites des pauses !

Une expérience grandeur nature a été réalisée par L’Argus, un magazine spécialisé dans l’automobile, en collaboration avec le Centre Médical Veille-Sommeil (SCMVS) de Paris. Un journaliste, dont les gestes et état de vigilance étaient enregistrés en continu au moyen d’électrodes, a effectué un trajet Paris-Nice au volant. Résultat : le conducteur a somnolé pendant un total de 11 minutes, réparties en 8 épisodes de 30 secondes à… 2 minutes 30. Il a donc somnolé au total, durant 24 km sur les 930 km qu’il a parcourus… « en conduisant ». L’automobiliste avait pourtant respecté à la lettre toutes les consignes régulièrement rappelées par la Sécurité routière : une pause toutes les 2 heures, un déjeuner léger, le respect des limitations de vitesses…

De nuit, le phénomène est encore accentué. En effet, le pic de production de mélatonine par la glande pinéale se produit vers 2 heures du matin. Or la mélatonine est une hormone qui favorise l’endormissement et le maintien de l’état de sommeil. Par conséquent, « l’endormissement est à son comble à ce moment de la nuit », explique René Clarisse, chrono-psychologue à Tours. Il faut donc à tout prix éviter de rouler de nuit pour ne pas somnoler au volant. D’autant que, selon ce spécialiste, la somnolence est « la première cause d’accidents sur les autoroutes, devant l’alcool – qui lui-même peut induire une somnolence, n.d.l.r. – et la vitesse ».

  • Source : Interview de René Clarisse, chrono-psychologue à l’Université François Rabelais de Tours, 24 juin 2010 ; L’argus, 24 juin 2010.

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