Sans cigarettes, combien de kilos en plus ?

17 juillet 2012

Selon un travail français, le sevrage tabagique entraînerait une prise de poids moyenne de 4,7 kilos sur un an. Ce n’est donc pas si cher payé que le prétend la rumeur, qui évoque plutôt le chiffre de 7 kilos… Par ailleurs, c’est durant les 2 mois suivant le sevrage que la prise de poids serait la plus importante. La progression de la courbe de poids ensuite, se réduirait considérablement.

Le Pr Henri-Jean Aubin et son équipe de l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif, ont procédé à la méta-analyse de 62 études différentes, portant sur le lien entre sevrage tabagique et prise de poids. D’après leurs observations, cette dernière serait très rapide durant les deux premiers mois, avec un gain cumulé de 3,4 kilos. Dès le troisième mois cependant, elle commence à ralentir pour ne plus dépasser 600 grammes en 30 jours.

Autrement dit, au fil des mois l’impact pondéral du sevrage tabagique serait mince. C’est un message essentiel, car de nombreux ex-fumeurs rechutent… à cause de leurs kilos en trop. Or une fois les trois premiers mois passés, il est important qu’ils sachent que le plus dur est derrière. En ce qui concerne la progression de leur courbe pondérale, bien sûr.

L’auteur insiste sur la très grande hétérogénéité de ses résultats. Au bout d’un an de sevrage, 16% des ex-fumeurs avaient maigri. A l’inverse, 13% avaient pris plus de 10 kilos. Par ailleurs, il ne semble pas que le recours aux substituts nicotiniques diminue l’importance de la prise de poids sur un an.

Rappelons qu’en France, l’Assurance-maladie prend en charge tous les traitements par substituts nicotiniques. Patch, gomme, pastilles, inhalateurs sont remboursés à hauteur de 50 euros par an et par bénéficiaire. Seule condition : qu’ils soient prescrits par un médecin ou une sage-femme. Pour les femmes enceintes, ce montant a même été porté à 150 euros le 1er septembre 2011.

Aller plus loin :

– Consultez la liste des consultations de tabacologie ;
– Testez votre degré de dépendance au tabac, grâce au test de Fägerstrom ;
– Lisez l’avis formulé en 2006 par la Haute Autorité de Santé (HAS) sur les stratégies thérapeutiques d’aide au sevrage tabagique.

  • Source : BMJ, 10 juillet 2012

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