Sites de réseaux sociaux : protégez les ados

12 mars 2010

Une adolescente britannique a été tuée par un homme qu’elle avait rencontré par l’intermédiaire du site Facebook. Un crime qui relance les interrogations sur les problèmes de sécurité liés à l’utilisation d’internet par les ados.

Facebook donc, Twitter ou encore Myspace… Les sites de réseaux sociaux font désormais partie en France, du quotidien de dizaines de milliers d’adolescents. Les parents doivent rester particulièrement vigilants. Le point avec Claude Fouquet de l’Association e-Enfance, spécialisée dans la protection des mineurs sur Internet.

Selon un sondage Ipsos réalisé en juin 2009, près de la moitié des 13-18 ans déclarent avoir déjà reçu une proposition de rendez-vous de la part d’un inconnu, sur le Web. Quelques photos échangées, une discussion qui prend un rythme régulier, et la proposition de rencontre se fait presque inéluctablement…

Une autre étude, menée par la société Trend Micro à l’occasion de la « Journée pour un Internet plus sûr », éclaire les habitudes des ados. Les deux tiers des 10-16 ans n’hésitent pas à échanger leur adresse mail. Plus préoccupant encore, un sur quatre vont jusqu’à divulguer leur adresse postale. Si 74,7% des enfants déclarent ne pas mettre en ligne des informations que leurs parents ne souhaiteraient pas y voir, ce taux n’est que de 27% pour les ados de 16 ans.

Ces chiffres pour le moins inquiétants illustrent le manque de vigilance des jeunes internautes. C’est à vous parents, de vérifier sans pour autant fliquer à outrance vos enfants. « La meilleure sécurité c’est celle des parents », explique Claude Fouquet. « Ils doivent parler d’Internet avec leurs enfants en toute confiance, s’y intéresser. Mais nous constatons qu’une partie d’entre eux ont perdu l’habitude d’échanger, jusqu’au jour où il y a un problème ».

Cette spécialiste d’Internet nous rappelle que l’accès aux sites de réseaux sociaux type Facebook est théoriquement interdit aux moins de 13 ans. « Mais chacun peut mettre l’âge qu’il veut, personne ne vérifie ». Claude Fouquet insiste sur l’importance de lire les consignes de sécurité destinées aux mineurs. « La plupart des sites sociaux ont signé une charte selon laquelle ils s’engagent à mettre en place des outils de prévention pour les plus jeunes. » Ces derniers disposent désormais de nombreux outils pour se protéger. « Ils ont la possibilité de mettre leur profil en mode privé, leurs infos ne pourront ainsi être visibles que par des internautes en qui ils ont totalement confiance. Ils peuvent bloquer ou supprimer des commentaires désobligeants, suspendre l’accès à des gens indésirables. Enfin il existe des liens de signalement en cas d’abus, qui se révèlent en réalité peu fiables ».

D’où la nécessité de redoubler de vigilance. « Les jeunes doivent faire attention à ne pas divulguer leurs informations personnelles, à ne pas mettre trop de photos d’eux. Car aujourd’hui encore il est extrêmement compliqué d’ôter ces données. En réalité, il faut prendre davantage de précautions que dans la vie, car sur internet c’est quasiment indélébile. » Un dernier conseil, placez l’ordinateur dans la pièce de vie. Vous éviterez ainsi de laisser votre ado surfer pendant des heures, seul dans sa chambre.

Pour les parents qui souhaitent s’informer sur les problèmes liés à l’utilisation d’Internet par leurs enfants, le service Net Ecoute est disponible au 0820 200 000 (0,08 euros/min depuis un poste fixe). Il est aussi accessible aux plus jeunes. Pour davantage d’informations sur ce sujet, vous pouvez consulter les sites suivants :

http://www.internetsanscrainte.fr/
http://www.surfez-intelligent.gouv.fr/spip.php?accueil=1
http://www.keepcontrol.eu/?lang=f
http://www.e-enfance.org/

  • Source : Interview de Claude Fouquet de l’Association e-Enfance, 11 mars 2010

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