Sorties précoces de maternité : l’Académie réticente

26 janvier 2012

Sortir de l’hôpital ou de la clinique deux ou trois jours après l’accouchement, c’est trop tôt, affirme l’Académie nationale de Médecine. Elle rappelle aujourd’hui, l’importance d’une surveillance médicale de qualité pour le nouveau-né et la maman après l’accouchement. Cette mise au point intervient alors même que l’Assurance-maladie déploie dans 26 départements, le Programme d’Accompagnement du Retour à Domicile (PRADO). Or celui-ci propose précisément aux mamans une sortie précoce de la maternité.

Mis en place par la Caisse nationale de l’Assurance-maladie (CNAM), ce dispositif « permet d’accompagner la sortie de maternité de la mère et de son enfant », explique cette dernière. « Cette offre d’accompagnement du retour à domicile des patients hospitalisés consiste en une rencontre, à la maternité, de la jeune mère et d’une conseillère de l’Assurance-maladie, afin de lui proposer la visite d’une sage-femme libérale dès son retour à domicile. » L’objectif affiché est de permettre aux mamans et à leurs enfant de sortir deux à trois jours après l’accouchement. Au lieu de 4,3 jours en moyenne, actuellement.

« Dans les premiers jours qui suivent une naissance, tant le nouveau-né que sa mère traversent une période d’adaptation physiologique complexe non-exempte de risques, nécessitant une surveillance médicale particulièrement vigilante », indique l’Académie. Si elle reconnaît l’intérêt des sorties précoces de maternité – économies et satisfaction des patientes – elle rappelle que « pour le nouveau-né normal à terme, un retour à domicile systématique avant 3 jours révolus n’est pas souhaitable ».

Une sage-femme disponible en permanence !

Elle précise également que « la prescription de sortie de maternité doit conserver un caractère médical, tant pour la mère que pour l’enfant. Elle doit être décidée au cas par cas, en l’absence de toute contre-indication médicale ou sociale, chez une femme volontaire et dûment informée, sans impératif d’ordre administratif. »

L’Académie insiste sur l’importance de la disponibilité de la sage-femme. « Elle doit être (mobilisable) à tout moment pour prévenir ou traiter une complication et décider d’une nouvelle hospitalisation ». Il paraît également essentiel de garantir « une parfaite connexion entre les maternités et les sages-femmes libérales amenées à suivre la mère et son nouveau-né, afin d’assurer la continuité des soins ».

En conclusion, l’Académie souligne qu’un tel système « doit offrir une qualité de soins et une garantie de sécurité équivalentes ou les plus proches possibles de celles proposées en maternité. A ce propos, deux visites à domicile semblent un strict minimum. Trois visites seraient souhaitables, comme l’est l’examen médical du nouveau-né avant le quinzième jour. »

  • Source : Assurance-maladie, site consulté le 25 janvier 2012 - Académie nationale de Médecine, 24 janvier 2012

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