Surdité : un dépistage néonatal pas vraiment ‘pour tous’…

18 octobre 2012

Depuis le 23 avril dernier, le dépistage néonatal de la surdité est obligatoire en France. Il devrait en principe, être pratiqué dans toutes les maternités. Or c’est loin d’être le cas partout sur le territoire. Par conséquent, tous les nouveau-nés n’en bénéficient pas. La Société française d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie de la Face et du Cou (SFORL) réclame une meilleure organisation de ce dépistage au niveau national, pour désengorger les centres-experts.

A ce jour « le dépistage n’est toujours pas organisé dans les maternités. Il dépend des initiatives ponctuelles de certains établissements, ou encore des centres-experts vers lesquels les pédiatres orientent les parents », explique la SFORL. Or ces centres spécialisés ne peuvent prendre en charge les 800 000 enfants qui naissent annuellement en France. Résultat : « l’égalité des soins pour tous est mise à mal ».

Pourtant, la surdité chez le nouveau-né, est fréquente. En France, elle concerne 1 naissance sur 1 000. Malheureusement, notre pays affiche un important retard en matière de dépistage. Le taux de détection de ces troubles y est en effet de l’ordre de 25%, alors qu’il atteint 98% au Danemark par exemple.

Des conséquences pour le développement de l’enfant

« L’acquisition du langage se joue durant les deux premières années de l’enfant. C’est en entendant sa famille lui parler qu’il commence son apprentissage de la langue maternelle. Et s’il n’entend pas, il ne parlera pas. S’il entend mal, la qualité de son langage s’en trouvera affectée », expliquent les responsables de la SFORL. Conséquence : l’enfant risque d’avoir des difficultés à s’intégrer en collectivité.

Et il est difficile voire impossible pour les parents, de se rendre compte que leur petit est sourd ou malentendant. En effet, « un enfant sourd babille comme les autres. Il réagit aux vibrations provoquées par les bruits forts », précise la SFORL. Par conséquent, il est essentiel que chaque nourrisson bénéficie d’un test d’audition objectif, automatisé, indolore et pratiqué par un spécialiste. Celui-ci peut également permettre de dépister d’autres troubles associés à la surdité. C’est le cas de certaines maladies rares ou de troubles de l’équilibre.

  • Source : Société française d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie de la Face et du Cou, 13 octobre 2012

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