Tabac : moins de 30 minutes pour attaquer les cellules

17 janvier 2011

Une seule cigarette, et le risque de cancer du poumon est déjà là ! Selon un travail américain, moins de trente minutes après la première inhalation, les hydrocarbures polycycliques contenus dans le tabac sont à l’œuvre et attaquent l’ADN. Autrement dit, le tabac est dangereux dès la première cigarette !

Les hydrocarbures polycycliques et notamment les 3,4 benzopyrènes, sont des cancérigènes bien connus. Ils se comportent comme de redoutables facteurs de cancérisation sur tout le trajet parcouru par la fumée de tabac : lèvres, langue, pharynx, larynx, bronches…

Cela, tout le monde le sait. Pourtant le Pr Stephen Hecht de l’Université du Minnesota, aux Etats-Unis a été extrêmement surpris de constater chez 12 fumeurs volontaires, la rapidité des dégâts provoqués par ces hydrocarbures polycycliques. « Leur effet est si rapide que nous pourrions le comparer à celui d’une injection intraveineuse », écrit-il dans Chemical Research in Toxicology.

Cette étude est la première à dévoiler « les effets directs des hydrocarbures polycycliques, sans autres sources d’exposition comme la pollution atmosphérique ou l’alimentation. Nos résultats sont un avertissement sévère pour ceux qui commencent à fumer », explique le Pr Hecht. En effet comme le souligne l’OMS, il n’existe pas de bonnes cigarettes. Dès la première bouffée, les risques sont là.

Outre le poumon, rappelons que pas moins de 18 cancers, affectant une dizaine d’organes ou systèmes d’organe, sont provoqués par le tabagisme. Principales cibles : le nez et le pharynx, les reins, la bouche et les lèvres, la vessie, le pancréas, le larynx, l’œsophage, les organes digestifs, les sinus… Le tabagisme est à l’origine de plus de 5 millions de morts chaque année dans le monde. Il reste la première cause évitable de décès. En France il tue chaque année 66 000 fumeurs ou anciens fumeurs. Sans oublier les dégâts du tabagisme passif, responsable de 600 000 décès chaque année, dans le monde.

Selon la Fédération française de Cardiologie « le tabac est nocif, quel que soit le niveau ou la forme de sa consommation. Par rapport à un non-fumeur, l’augmentation du risque d’infarctus chez un fumeur est indépendante du mode de consommation adopté, il est multiplié par 2,95 en moyenne ».

  • Source : Fédération française de Cardiologie, OMS, sites consultés le 14 janvier 2011- The American Chemical Society, 15 janvier 2011

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