Transmission mère/enfant du VIH : la prévention, ça marche

13 avril 2011

En France, le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant pendant la grossesse et l’accouchement, est relativement faible. La chance n’a rien à y voir, et ce bon résultat tient à différentes mesures de prévention.

« Si nous parvenons à contrôler la charge virale avant la conception, le taux de transmission du VIH est de seulement 0,2% » explique le Dr Roland Tubiana, infectiologue et gynécologue-obstétricien à la Pitié-Salpétrière (Paris). « Mais si nous attendons le troisième trimestre (pour traiter efficacement), le chiffre s’élève à 2,6%. ».

Prématurité

Ce contrôle de la charge virale passe évidemment, par la prise effective de médicaments antirétroviraux. Ceux-ci présentent-ils un risque de toxicité pour l’enfant ? « Nous constatons un taux de prématurité un peu plus important avec la prise de ces médicaments, mais pas de prématurité sévère. Le bénéfice l’emporte donc sur le risque », soutient le Dr Tubiana.

Monothérapie ou trithérapie?

Roland Tubiana par ailleurs, a coordonné un essai de l’Agence nationale de Recherches sur le SIDA et les Hépatites virales (ANRS), visant à mesurer l’efficacité chez 105 femmes enceintes, d’une monothérapie par lopinavir/ritonavir (kaletra®) à celle d’une trithérapie. Celles-ci étaient séropositives, mais leur état de santé ne justifiait pas de traitement. Il s’agissait donc uniquement de prévenir la transmission du virus au foetus et d’évaluer l’efficacité de la monothérapie.

« Quel que soit le traitement choisi » nous explique-t-il, « nous avons observé le même mode d’accouchement dans les deux groupes. Et dans les deux cas, les nouveaux-nés ont présenté en moyenne, le même poids et la même taille. Et aucun cas de transmission (mère-enfant) n’a été observé ». La monothérapie semble donc aussi efficace que la trithérapie. Elle pourrait également limiter les effets secondaires de ces traitements sur l’enfant. Des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

  • Source : 18ème Conférence sur les Rétrovirus et les Infections opportunistes, Boston, 1er mars 2011 – conférence de presse de l’Agence nationale de Recherches sur le SIDA et les Hépatites virales (ANRS), 4 mars 2011.

Aller à la barre d’outils